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J’en profite pour vous parler de l’Accord que j’ ai nėgocié au nom du président de la République et du Gouvernement avec l’aide précieuse d’une équipe ad’hoc composée de Maliens du Nord et du Sud choisis sur la base de profils recherchés.

Les piliers ( j’allais dire les acquis) de l’Accord Prėliminaire du 18 juin sont:
– la reconnaissance de l’intégrité du territoire national,
– l’acceptation du principe de l’unité nationale,
– l ‘acceptation de la forme républicaine et laïque de l’État,
– la reconnaissance de la souveraineté de l’État sur l’ensemble du territoire
–  le désarmement des groupes armés,
– le redéploiement progressif des forces de défense et de sécurité dès la signature de l’Accord,
– l’envoi, sans délai, des premières unités des forces maliennes,
– le redéploiement de l’Administration et des services de base,
– le refus de l’impunité et la mise en place d’une commission d’enquête internationale sur les crimes de guerre et le crimes contre l’humanité commis au Mali…..

On ne peut prendre la pleine mesure de ces acquis qu’en nous rappelant d’où nous venons?

Les adhérents à ce consensus national et républicain étaient, il n’y a pas longtemps, indépendantistes ou jihadistes voulant instaurer un régime inspiré de la Charia. Leurs actions combinées avaient ouvert la voie à des terroristes fanatiques qui avaient instauré une dictature obscurantiste au nord du pays.
Le pays était occupé de Tinzawaten à Douentza. Une nuit noire s’était abattue sur notre peuple.

Comment peut-on dévaluer tant d’acquis obtenus à Ouaga par des phrases du genre ” le Mali a perdu Kidal”? Ou on est passé de la suspension à l’annulation des mandats?

Encore une fois, s’il était possible de calmer le jeu, de regarder sereinement les choses, le pays ne s’en porterait pas trop mal.

La circulation sur Internet d’un projet d’Accord non accepté par l’Émissaire, le Premier ministre et le Président avait suscité une avalanche de commentaires et de procès d’intentions pas toujours justes et utiles.

En vérité, certaines des réactions virulentes proviennent de pro-guerre qui ne seront satisfaits que par le déclenchement hasardeux d’une action militaire avec des conséquences imprévisibles tant au plan intérieur qu’international. Je dis bien de pro-guerre, c’est-à dire de Maliens qui ne croient qu’à la guerre pour résoudre la crise du Nord. Je ne suis pas un corrigible pacifiste, mais je pense qu’il est nécessaire d’aller au bout de la diplomatie et du dialogue.

Dés que j!aurais la version électronique de l’Accord signé, je vous l’enverrai pour recueillir vos observations pertinentes.
Bien à tous,
Cordiales salutations,

Tiébilé Dramé