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Comment sécuriser la bande sahélo-saharienne ?: Les pays du champ reviennent à la méthode ATT

Ironie du sort ? C’est le moins qu’on puisse constater avec une réunion en cours cette semaine des Chefs d’état-major des pays du champ ayant l’espace saharo-sahélien en partage avec le Mali. Curieusement, autour du Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC). Une initiative de l’ancien Président malien (ATT), jusqu’ici pas prise au sérieux par l’Algérie, la Mauritanie et le Niger. A César ce qui est à César.

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Bamako- 17/09/2015- Dans un communiqué du ministère algérien de la Défense nationale, rendu publique mardi dernier, afin d’évaluer “la situation sécuritaire prévalant dans la sous-région du Sahel”, les chefs d’état-major de l’Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger se réuniront mercredi et jeudi à Tamanrasset, à l’extrême sud algérien.

A l’issue de la rencontre débutée mercredi pour s’achever ce jeudi 17 septembre 2015, poursuit le communiqué, les responsables militaires des quatre pays évalueront la situation sécuritaire qui prévaut dans la sous-région du Sahel, et en application des dispositions prises pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée au sein du Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC).

A la même occasion, précise le communiqué, les responsables militaires des quatre pays procèderont à “un échange d’analyses et d’informations et à l’établissement du bilan des actions conformément à la stratégie de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée adoptée entre ces pays”.

En plus, cette réunion sera l’occasion pour la passation de la présidence du Conseil, du chef d’état-major algérien à son homologue malien.
Médecin après la mort ? En tout cas rien de nouveau.

« Le terrorisme est transfrontalier, le trafic de drogue et d’armes est international,  prêchait l’ancien président malien en 2012. Et lorsqu’on doit lutter contre un mouvement transfrontalier, il faut des solutions transfrontalières. Depuis 2006, j’ai appelé à une conférence des chefs d’Etats dans le but de conjuguer conjointement nos efforts pour créer des conditions défavorables au terrorisme, je les attends.»

Et pourtant, en 2010, le président malien est parvenu à réunir ses voisins du champ autour du CEMOC. Et, si le cemoc a vu le jour, c’est grâce à l’initiative des autorités de Bamako qui y croyaient en la plateforme. Par contre, l’initiative n’ira pas loin. Pour cause : l’Algérie qui abrite le siège du cemoc (tamanrasset) après avoir théoriquement adhéré, fait savoir à ses voisins que sa constitution ne lui permet d’effectuer des actions militaires hors de son territoire. Ainsi, les terroristes dont les armes et nécessaires proviennent d’Alger passent sous les yeux des services de renseignement dudit pays.

En face, le trio Mali-Mauritanie-Niger éclate. La Mauritanie bascule du côté de son voisin algérien. Le Niger offre, sans traité, une base militaire à l’armée française. De son côté, le Mali dont les relations diplomatiques avec Paris se sont détériorées, se retrouve seul et opte de ne pas aussi poursuivre des terroristes sciemment acculés dans son extrême nord. D’où le « maillon faible» à lui injustement collé.

En 2011, à la suite des évènements en Libye, la situation déjà négligée par les mêmes pays du champ dont certains ont préféré se faire sécuriser par l’ex-colon commun, se dégrade et se solde à la crise qui sévit toujours au Mali et constitue une menace pour toute la sous-région.

Par ailleurs, si après avoir sous-estimé la nécessité de faire leur propre sécurité au sein du cemoc, l’Algérie, la Mauritanie et le Niger ont fait marche arrière, ce n’est qu’un brevet de l’enseignement tiré de la situation au Mali où la présence française n’est pas synonyme à la sécurité retrouvée. Il faut se ressaisir de manière indépendante.

Mais, gageons que beaucoup de temps a été perdu avec son corollaire d’événements malheureux endurés avec de centaines de foyers dispersés et des enfants censés être à l’école dont l’avenir est jusque-là sur le fil du rasoir. Quel gâchis !

Issiaka M Tamboura

Source: AUtre presse

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