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Comment rendre l’armée malienne plus compétitive et plus citoyenne ?

Dans toutes les grandes démocraties du monde, le budget alloué à la défense est le plus élevé, le plus privilégié en raison de la teneur de la sécurité de l’Etat. Pourtant, cela est loin d’être le cas au Mali.

 defile militaire 22 septembre 2013 ibk

Soldats maliens

Mais avant de voir comment les Etats développés structurent leurs politiques de défense, arrêtons-nous un instant sur la structure de l’armée malienne. Nous sommes le 22 septembre 1960, un territoire grand comme quatre fois la France vient d’accéder à la souveraineté internationale. Vêtu d’un Boubou blanc et d’un bonnet harmonieux conçu à cet effet, Modibo Kéita, d’une allure fière et d’un charisme déterminé sera fait Président par l’ancienne puissance coloniale, la France.

 

 

Au départ, Soudan, puis deux ans plus tard, il est nommé le Mali après l’éclatement de la Fédération du Mali qui réunissait le Soudan (actuel Mali) et le Sénégal. Dès lors, une armée républicaine sera constituée. On va la nommer les Forces armées et de Sécurité du Mali en 1960. Elles seront constituées de plusieurs branches : Armée de terre, Gendarmerie, Armée de l’air, Garde présidentielle et la Garde nationale. Le Chef de commandement est le Chef de l’Etat. Actuellement, c’est le nouveau Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. Dans la main-d’œuvre des actifs, l’armée malienne est composée de 7350 réguliers (d’Hommes actifs) et 4800 paramilitaires pour un budget total de 68 millions de dollars soit 2% du PIB. De ce fait, le Mali reçoit des aides en termes matériel et financier des fournisseurs étrangers, à l’instar des Etats-Unis, la Russie et la France.

 

 

Pour maintenant comprendre si cet état de fait de l’armée malienne est tenable et compétitif, nous allons la comparer à l’armée algérienne, pays frontalier, en termes de fonds d’investissement et d’hommes en matière de main-d’œuvre. L’armée algérienne est fondée deux ans plus tard après celle du Mali, le 7 juillet 1962. Elle est composée des branches ci-après déterminées : Armée de terre, Armée de l’air, Marine nationale algérienne (n’existe pas au Mali), Défense aérienne du territoire (n’existe pas au Mali), Gendarmerie nationale algérienne et la Garde républicaine algérienne. Le commandement est assuré par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika et le Chef d’état-major.

 

 

Contrairement au Mali qui n’a que 7350 réguliers (d’Hommes actifs) et 4800 paramilitaires pour un budget total de 68 millions de dollars soit 2% du PIB, l’Algérie a 511 000 Hommes actifs, 147 000 Hommes des troupes régulières et 150 000 réservistes, pour un budget total de 10,3 milliards de dollars dont 4,4% du PIB. Outre cela, l’armée algérienne dispose des fournisseurs nationaux : ECMK, ONEX, ECM-R, BCL, SNVI, ECRN, ERIS, ECA et étrangers : la Russie, les Etats-Unis, l’Italie, la France, l’Espagne, la Chine, l’Allemagne. À l’opposé du Mali qui ne dispose que de fournisseurs étrangers (France, Etats-Unis et Russie).

 

à la lumière de cette étude comparative, force est de reconnaitre que les défis, pour rétablir une armée malienne plus compétitive, plus citoyenne capable de défendre plus honorablement les populations à l’image de la grandeur du territoire, sont de taille. Il appartient au nouveau pouvoir de s’en approprier les moyens et faire de la sécurité la déterminante absolue laissée pour compte depuis 1960.

Bilaly DICKO

Chercheur en Master Politiques Publiques à l’Université Hassan Ier de Settat-Maroc, Président de l’ONG Union pour la Prise de Conscience

SOURCE: Le Reporter

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