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Comment la police a « tué dans l’oeuf » la marche de l’opposition

Barricades, pneus enflammés, jets de gaz lacrymogène contre jets de pierres. Samedi dernier les forces de sécurité et les manifestants se sont livrés une véritable bataille, que la police a remporté. Mais l’opposition affirme qu’elle n’a pas dit son dernier mot et reviendra à la charge.

Le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) et la Coalition des Forces Patriotiques (COFOP), ont tenté de se rassembler comme initialement annoncé, nonobstant l’arrêté du 5 décembre dernier de Débéroua Soara, gouverneur de Bamako, interdisant les rassemblements dans les lieux publics, qualifiés de « zones et lieux sensibles ». La veille, l’opposition avait tracé son plan pour contourner la police.

« Chaque commune avait reçu ses banderoles, ses Tee-shirts et l’argent nécessaire à la mobilisation des manifestants », nous confie un membre de l’organisation. Qui ajoute « il était prévu que les manifestants se rassemblent d’abord au niveau de leur quartier avant de prendre la direction de la Place de la liberté ». Les leaders de l’opposition devaient se retrouver dans un lieu tenu secret à Bamako pour attendre le rassemblement des manifestants avant de les rejoindre.

Lacrymogènes

Très tôt le matin de ce 8 décembre, la police avait bouclé toutes les entrées de la Place de la liberté, ainsi que les lieux retenus pour le rassemblement des manifestants dans les différents quartiers de Bamako. Parallèlement, sur les réseaux sociaux, les organisateurs de la marche continuaient leur mobilisation en prenant à témoin l’opinion nationale et internationale, le Président de la République et les organisations de défense des Droits Humains.

Entre 9h et 10h, en commune I, Commune III, au Rail-da, les manifestants ont commencé à se rassembler, mais la situation a vite dégénéré entre ces derniers et les forces de l’ordre. « La police avait l’information sur les points de rassemblement des manifestants dans chaque quartier et avait comme mission d’empêcher tout rassemblement de plus de 10 personnes », affirme une source sécuritaire. Ainsi, les différentes tentatives de rassemblements ont été empêchées par les forces de sécurité, qui ont lancé des gaz lacrymogènes dont la fumée a envahi les lieux.

De leur côté, certains manifestants, notamment à Rail Da et en commune III, ont érigé des barricades de pneus et de troncs d’arbres auxquelles ils ont mis le feu en guise de protestation. Par ailleurs, des tensions ont été constatées entre les forces de sécurité et des manifestants et ceux qui ont été rattrapés, ont été matraqués. Bilan : des manifestants blessés et d’autres arrêtés.

 Déstabilisés

Rassemblés dans un lieu tenu secret, Soumaila Cissé, Tiébilé Dramé et quelques leaders de la COFOPsuivaient la situation sur le terrain minute par minute et ont constaté l’échec du rassemblement de leurs militants Place de la liberté. D’autres leaders, comme Mme Sy Kadiatou Sow de l’Association Adema et Oumar Mariko du parti Sadi ont rejoint les manifestants pour tenter de les soutenir, mais c’était peine perdue. Les forces de l’ordre maitrisaient la situation. «Nous étions surpris et déstabilisés », reconnait un leader de l’opposition.

Pour l’heure, les leaders du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) et de la Coalition des Forces Patriotiques (COFOP) ne comptent pas s’arrêter là. Certains leaders de l’opposition affirment qu’ils préparent déjà une stratégie de riposte. « Le mandat des députés prendra fin le 31 décembre prochain, c’est l’occasion pour nous de revenir à la charge », conclut un autre membre de l’opposition.

Par Khadydiatou Sanogo

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