le mardi 26 mars 2019, au musée des femmes Muso Kunda à l’Hippodrome, “Côté-cour“, une structure culturelle a commémoré une journée au nom des femmes martyres du 26 Mars 1991. Cette journée s’est déroulée autour de la lecture d’un texte intitulé “les Martyrs“ dans lequel plusieurs problématiques ont été posées.
Pendant la révolution de 1991, de nombreuses femmes et jeunes se sont battus pour de différentes causes. Au cours de ce combat, plusieurs femmes et étudiants ont souffert voire perdu leur vie. Cependant une dame très soucieuse des droits de femmes et l’avenir des enfants, la directrice de “Côté-cour culturel”, Mama Koné, a jugé nécessaire d’organiser une cérémonie commémorative pour tous les martyrs du 26 Mars. Selon elle, son objectif concerne principalement l’autonomisation des femmes et des enfants. C’est pourquoi elle commémore cette journée de 26 mars pour rappeler aux parents des victimes de 1991 à quel point les jeunes n’ont pas oublié tous les efforts que les martyrs ont fourni pour mener leur combat.
Plusieurs parents de victimes ont pris part à cette journée, notamment Aïssata Cissé qui a perdu sa fille. Certaines victimes ou parents n’ont pas voulu être présentes car le simple fait de participer à la cérémonie leur fait revivre ce moment douloureux. Le texte du jour intitulé les Martyrs a été écrit par Salimata Togora.
La lecture du texte a été combinée avec une projection d’un extrait de film de 15 minutes du film de la révolution 26 mars. Ce qui a provoqué une sensibilité dans la salle car les mots reflétaient exactement l’image des faits comme si on revivait ces journées noires de mars 1991. Plusieurs personnes n’ont pas pu retenir leurs larmes.
La journée ne s’est pas limitée qu’à la lecture. Il y a eu aussi des échanges des problèmes abordés à savoir “les objectifs des martyrs de 1991 ont-ils été atteints ? “. Les gens ont pleinement participé aux débats et y ont contribué par leur témoignage. Selon les propos de la directrice de “Côté Cour”, Mama Koné “la commémoration du 26 mars est un projet que nous avons mené il y a 3 ans. En 2016, on a commencé avec des recherches car c’est un sujet délicat et très sensible qui nécessite des propos concrets et modestes. Nous ne voulions pas répéter les mêmes versions de l’histoire que tout le monde a déjà entendue. La réalisation de ce projet nous tenait à cœur sous la forme d’une pièce de théâtre, mais le temps s’est écoulé et le coût s’élevait par rapport au peu de temps qui nous restait. Mais bientôt la pièce de théâtre sera produite et diffusée à Bamako et environ. Pour la réalisation de cette journée, je remercie beaucoup la famille Konaré notamment Kadiatou Konaré, Birama Konaré et Seydou Koné. Je suis très satisfaite de la réalisation de cette journée et je voulais souligner que seul le théâtre est un moyen de résolutions des différentes crises que traverse notre pays. Le théâtre est comme un miroir qui reflète et dénonce les différents caractères des êtres humains de la société et il montre des exemples et voix à suivre sans aucune obligation. Les tables rondes et les conférences ne changent rien jusqu’à nos jours. Alors je trouve le théâtre comme une alternative”.
La journée a connu des émotions de joies et de tristesses. On compte sur la continuité de cet évènement.
Fatoumata Kané
Mali Tribune