La salle de conférence de la Maison de la presse a abrité le lundi 13 février 2017, une conférence-débats sur le thème : ”le rôle de la radio dans la consolidation de la paix au Mali”. Cette activité rentrait dans le cadre des festivités commémoratives de la journée mondiale de la radio célébrée chaque année à travers le monde 13 Février. Les conférenciers étaient : M. Tiona Mathieu Koné et M. Martin Faye. Les deux conférenciers ont, à travers leurs exposés, fait ressortir l’éminent rôle joué par la radio dans la consolidation de la paix au Mali qui traverse une grave crise depuis quelques années.
Le Président de l’Union des Radios et Télévisons Libres du Mali (URTEL), Bandjougou Danté, a souligné dans son discours que la commémoration de cette journée est une occasion pour les hommes et femmes de la radio de faire leur autocritique afin de satisfaire les attentes de l’auditoire. ” Nous avons gagné la bataille du nombre en terme de nombre de radios au Mali, mais nombre de défis reste à relever. Entre autres, les défis de la formation et de la professionnalisation. Personne ne viendra assainir ce secteur à notre place, a-t-il fait entendre. ”Il est important que nous valorisions ce secteur”, a-t-il affirmé.
Le Représentant du ministre de la communication, M. Gamer Dicko, a rappelé le rôle indispensable joué par la radio dans le monde tout en rassurant que l’accompagnement du département ne fera pas défaut. Il a invité les journalistes à plus de responsabilité et de professionnalisme dans les productions.
Tiona Mathieu Koné, qui n’est plus à présenter au Mali surtout dans l’espace médiatique pour avoir été journaliste à l’ORTM, Directeur de la Communication à la Présidence de la République, Directeur de Programme de Radio Kledu, Directeur de la communication de l’Energie Du Mali (EDM), etc. a entamé ses propos en définissant la radio comme étant un moyen de communication de masse, un précieux outil de développement. Il a fait la genèse de la radio au Mali, de Radio Soudan créée en 1956 à Radio-Mali en passant par la Radio Bamakan, la première radio libre du Mali jusqu’à la floraison actuellement de l’espace audiovisuel.
Aux dires du doyen Tiona Mathieu Koné, on compte aujourd’hui au Mali près de 400 radios de proximité au Mali. “Personne ne peut nier le rôle de la radio qu’elle soit publique ou privée “, précise-t-il. Tiona Mathieu a évoqué les énormes avantages de la radio tout en conviant les journalistes et animateurs des radios à remuer la langue plusieurs fois dans la bouche avant de diffuser les informations. Car, a-t-il dit, la radio, c’est l’information chaude.
Aussi, il a parlé des inconvénients que la radio peut avoir sur la population. ” La radio a contribué à formater des citoyens, à consolider le vivre ensemble dans la diversité, à conscientiser les populations. Pour cela, il a fait référence à des émissions de jeunesse, de vulgarisation agricole, d’amélioration du cadre de vie environnementale. La radio à tendance à perdre son pouvoir de nos jours, regrette-t-il. Il faut inculquer des valeurs aux journalistes et animateurs de nos jours afin que la radio puisse devenir un instrument de cohésion sociale à recoudre le tissu social. Et cela passe, selon lui, par une formation. L’ancien Directeur de la communication de l’EDM a lancé des pistes de réflexions afin que la radio puisse jouer pleinement son rôle de sensibilisation pour le retour imminent de la paix comme elle l’a fait les premières heures de l’indépendance du Mali afin de combler les attentes des auditeurs.
Quant à Martin Faye, journaliste sénégalais, il a fait savoir que la radio est un média inoxydable. Une occasion pour lui d’inviter les journalistes à l’utiliser à bon escient, l’adapter aux concepts africains afin qu’elle joue pleinement son rôle dans la société. La radio doit être un ‘’outil de cohésion et non de division, elle ne doit pas attiser un conflit, ni l’envenimer’’, conseille-t-il.
Youssouf SANGARÉ