C’est l’hypothèse évoquée, certes pour l’instant avec une prudence extrême, par le secrétaire d’État aux Affaires étrangères britannique.
Evoquée par le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères britannique, Philip Hammond, l’hypothèse déboucherait sur une situation inédite depuis la fin de la Guerre froide: un déploiement de missiles américains sur le sol britannique, en réponse aux actions russes depuis le début de l’année dernière, dont l’annexion de la Crimée et l’intervention militaire en Ukraine. Interrogé sur le sujet par la BBC, Philippe Hammond a répondu:
«Cela pourrait se produire, mais je pense que nous devons agir de manière très prudente sur ce plan.»
La position du ministre britannique témoigne du climat de doute qui règne entre l’Ouest et l’Est actuellement. Selon lui, les signes sont inquiétants mais ne laissent pas envisager une action directe de la part des Russes en Ukraine; et s’il ne faudrait pas donner l’impression à la Russie d’être menacée, il faut tout même évaluer les conditions d’une riposte en cas de besoin:
«Il faut envoyer un message clair à la Russie sur le fait que nous ne tolérons pas qu’elle franchisse nos lignes rouges. Dans le même temps, il faut reconnaître que les Russes ont effectivement l’impression d’être sous la menace d’une attaque et nous ne voulons pas mettre de l’huile sur le feu.»
Un entre-deux géopolitique qui fait suite aux déclarations de Vladimir Poutine dans le quotidien Italien Corriere della Sera, selon lesquelles il n’y aurait pas d’inquiétudes à avoir concernant une éventuelle attaque russe:
«Je crois que seul un fou, et seulement en rêve, peut imaginer que la Russie attaque soudainement l’Otan.»
Les États-Unis et la Russie s’accusent mutuellement de disposer de missiles de défense, violant un traité de 1987 interdisant le déploiement de missiles nucléaires. En public, l’usage du terme missiles de défense reste masqué sous l’expression «système de défense», précise l’Associated Press.
Les tensions avec la Russie étaient à l’ordre du jour du G7 convoqué les 7 et 8 juin, auquel Vladimir Poutine n’était pas convié, suite à son exclusion du groupe après l’invasion de la Crimée en mars 2014. Comme le rappelle le Huffington Post, le sommet devrait servir de piqûre de rappel au respect des accords de Minsk, par lesquels les différents acteurs s’étaient mis d’accord en février 2015 et qui établissaient, entre autres, un accord de cessez-le-feu et le retrait des armes du territoire ukrainien.
Source: Slate