Malgré des contraintes, l’entreprise garde espoir de redynamiser ses activités pour la campagne 2019
La Compagnie malienne de navigation (COMANAV) a tenu, jeudi dernier, la 42è session de son conseil d’administration à bord du bateau Kankou Moussa. Cette session, présidée par la présidente directrice générale de la société El Wangary Mouneïssa Haïdara, a examiné le procès verbal de la 41è session, fait le point d’exécution des recommandations. Elle a aussi examiné le rapport d’activités 2017 du PDG, les états financiers de l’exercice 2017 et le budget prévisionnel 2019.
Cette session se tient à un moment où la COMANAV, l’une des rares sociétés d’État à résister aux turbulences de l’ajustement structurel et structurellement déficitaire, est menacée de nos jours dans son rôle de désenclavement intérieur et extérieur et d’actrice de cohésion nationale, car elle constitue le cordon ombilical entre le nord et le sud. «Malgré, la volonté des plus hautes autorités du pays de faire de la société une compagnie autosuffisante financièrement, le constat est que la concrétisation n’a pas été à la hauteur des attentes », a regretté la PDG, El Wangary Mouneïssa Haïdara. C’est pourquoi, a-t-elle souligné, au regard des défis qui attendent la société, il y a la poursuite du renouvellement de la flotte, la construction d’un chantier naval, la réponse à la desserte du fleuve Sénégal d’Ambidédi (Kayes) jusqu’à Saint Louis (Sénégal) et du bief sud du fleuve Niger de Bamako à Kankan (Guinée). S’y ajoute l’acquisition des titres fonciers des terrains occupés. « L’accompagnement de l’État demeure plus que nécessaire», a insisté la PDG.
Au nombre des difficultés rencontrées par la compagnie, Mouneïssa Haïdara a évoqué l’ensablement du lit du fleuve occasionnant des échouages fréquents des bateaux, le timide recouvrement des créances administratives, l’installation tardive des pluies et l’insuffisance des crues, la décrue précoce, les attaques perpétrées contre les différentes unités, la hausse des prix des matières de grande consommation (pièces de rechange, carburant, lubrifiants).
La PDG estime que pour permettre à la COMANAV d’accomplir pleinement sa mission de désenclavement intérieure et extérieure du pays, certaines actions interpellent les administrateurs et l’État parmi lesquelles l’effectivité de la mise en œuvre du projet de renouvellement et d’adaptation de la flotte, l’opérationnalisation du dragage et la poursuite de l’entretien du chenal navigable, l’obtention de propriétés de certains terrains, l’exécution des marchés de transport pour le compte de l’Etat. Le conseil a arrêté le budget prévisionnelle 2019 à 791,7 millions Fcfa pour les produits contre 941,9 millions Fcfa en 2018, soit une baisse de 16% et les charges à 830,3 millions Fcfa contre 817,9 millions Fcfa en 2018, soit une augmentation de 2%.
La Compagnie malienne de navigation compte transporter en 2019 16.300 passagers et 11.870 tonnes de frets. Le conseil a recommandé, entre autres, d’élaborer une stratégie de communication pour la COMANAV, de prendre contact avec la société Dakar-Bamako Ferroviaire (DBF) en vue de la relance de l’activité transit, d’identifier les sociétés susceptibles de recevoir les constructions de quais sur le bief sud du fleuve Niger (Bamako-Guinée) en vue de la réouverture de ce tronçon.
En clôturant les travaux, la PDG de la société s’est réjouie du soutien apporté par les administrateurs et de leurs conseils éclairés à la société. Ces conseils et soutiens permettront de relever les nombreux défis auxquels l’entreprise est confrontée avec l’accompagnement de l’Etat, a espéré El Wangary Mouneïssa Haïdara.
Amadou MAÏGA
AMAP-Koulikoro
Source: Essor