Ce matin-là au quartier Doumerc, tous les paras répondent présents à l’appel. Ce n’est pas toujours le cas. En 2018, plus de la moitié des soldats montalbanais étaient en Opex. 550 ont ainsi été projetés l’an dernier sur les différents théâtres d’opérations : «Il y a longtemps que nous n’avions pas autant fourni de moyens aux Opex de la France. 2018 fut une année de projection assez dense», assure le colonel Xavier Thiébaut, chef de corps du 17e RGP. 2019 qui ne sera pas un temps de projection pour le régiment, s’annonce forcément moins confiscatoire en termes d’effectifs. Au cours des mois à venir, les soldats rentreront dans le dispositif Sentinelle qui éparpillera les unes après les autres et pour une durée de deux mois, les différentes sections du régiment.
Pour le chef de corps, ce début d’année est donc propice à l’incontournable exercice «bilan et perspectives».
Les Opex 2018
548 soldats précisément ont été projetés hors du pays : la 1er compagnie en cote-d’Ivoire, la 2e en Guyanne, la 3e et la 4e au Mali, la compagnie d’appui en Nouvelle-Calédonie.
Le chef de corps en Irak : accompagné de son état-major, le colonel Thiébaut a passé 4 mois en Irak au sein de la force multinationale sous commandement américain et en appui des forces Irakiennes engagées dans leur opération Sentinelle, confrontées à un terrorisme actif sur leur territoire : «Une expérience enrichissante», assure le colonel Thiébaut.
Un bon bilan au Mali : «Le meilleur bilan qu’on peut souhaiter. Nous n’avons eu aucun blessé en opération. Nous n’avons enregistré qu’un seul véhicule détruit par une mine». Sur le déploiement des deux compagnies montalbanaises au Mali (une au nord et une au sud), le chef de corps veut rendre hommage au travail de ses hommes qui ont su nettoyer les zones, détruire de nombreuses cellules ennemies et imaginer de nouveaux itinéraires sécurisés… D’où une relocalisation des foyers ennemis à l’est du pays : «Nous retournerons au Mali en 2020.
En 2019 : Sentinelle et petites Opex
C’est donc l’opération sentinelle, «notre mission capitale», qui monopolisera les effectifs du régiment cette année. Quelques projections extérieures sont néanmoins prévues cette année : une compagnie rejoindra la Martinique en juin, une autre la Nouvelle-Calédonie en juillet et une troisième en Côte d’Ivoire en septembre.
Un régiment de mieux en mieux équipé
Fa-Mas et HK 416 : 2019 sera aussi l’année du renouveau de plusieurs matériels vieilissants. à commencer par le fusil d’assaut, le bon vieux Fa-Mas en service dans l’armée française depuis 40 ans, qui sera remplacé par le HK 416 de fabrication allemande. Le «17» a touché ses premiers HK 416. Le déploiement de cette nouvelle arme se poursuivra jusqu’en 2022.
Parachutes : «on tombera moins fort» : le nouveau parachute EPC (ensemble de parachutage du combattant) a commencé à remplacer l’ancien EPI (ensemble de parachutage individuel)… avec à la clé, une voilure augmentée de 20 m2. «On tombe moins fort», explique le colonel Thiébaut qui du haut de ses 48 ans, avoue apprécier le confort de l’EPC. Le combattant d’aujourd’hui est de plus en plus lourd. Avec son matériel, c’est une masse de 165 kg qui touche le sol.
Véhicules légers et VAB : le traditionnel P 4 produit par Peugeo qui équipe l’armée depuis près de 40 ans, va être progressivement remplacé. 1 000 exemplaires du Ford Ranger ont été commandés pour une utilisation dans le cadre de l’opération Sentinelle. Mais le Ford Ranger est non projetable puisque ne pouvant fonctionner au carburant africain. C’est donc le Technamm Masstech T4 sur châssis Toyota qui devrait succéder au P 4. 8 ont déjà été livrés au 17e RGP… Quant au VAB (véhicule de l’avant blindé) en service depuis 1976, il sera remplacé par le Griffon en 2024. Le site de la SEITA sera d’ailleurs réaménagé en conséquence pour y créer un atelier de maintenance moderne. «Avant on faisait vieillir les parcs. maintenant on les renouvelle», se réjouit le chef de corps.
200 paras recrutés au «17» en 2018 : » 2018 a été une grosse année pour le recrutement avec environ 200 jeunes enrôlés. En 2019 nous recruterons encore 80 jeunes. Coté féminisation, le «17» compte 40 personnels féminins (sur un millier de sapeurs).
Le colonel Thiébaut cédera son commandement le 23 juillet au Lieutenant-Colonel Lamotte qui arrive du service tactique de l’armée de terre de Versailles. «Il a fait toute sa carrière au sein du génie parachutiste. C’est un pur produit du 17e RGP» explique le colonel Thiébaut qui, lui, pourrait retourner dans l’est de la France du côté de Nancy.
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