Ivan Duque, 41 ans, est depuis 100 jours au pouvoir en Colombie. Pas de grand projet politique en vue pour ce président de droite et sans expérience. Ivan Duque se veut ouvert et plus chaleureux que son mentor, l’ancien président Alvaro Uribe. Et, comme lui, proche de ses électeurs. Exemple cette semaine dans l’Amazonie.
Avec notre envoyée spéciale à Leticia, Marie-Eve Detoeuf
Toutes les semaines, le président Duque se déplace pour aller écouter les doléances des Colombiens. Samedi dernier, il était dans la ville de Leticia, au cœur de l’Amazonie, tout au sud du pays, pour un de ses « ateliers de construction de pays », le 15e en trois mois.
Les musiciens jouent l’hymne du département. Sur scène, le jeune chef d’Etat est en bras de chemise, bracelets indiens au poignet. « Et que ce soit l’occasion de dire aux gens de l’Amazonie, qu’ils vont avoir un président présent, insiste Ivan Duque, et plein d’affection pour eux. »
Toute l’équipe gouvernementale a fait le voyage : ministres, conseillers, directeurs… « Les ateliers sont une forme de gestion pour se rapprocher des citoyens, écouter les gens et gouverner. Les coûts sont minimum comparés aux résultats », explique Karen Abudinen, conseillère présidentielle pour les régions.
A la fin de l’atelier, les ministres s’engagent à donner des bourses scolaires, à faire réparer l’hôpital, à construire un pont. Le public applaudit. Harold Rengifo, avocat à Leticia, est plus critique : « Il n’y a pas de connexion entre les régions et la capitale dans l’intérieur du pays, là où est le gouvernement. »
« Il n’y a pas de confiance entre les citoyens et leurs élus. C’est pour cela que les citoyens veulent voir leur président. Mais au fond, cela ne résout rien », ajoute-t-il. Forme efficace de gouvernement ou avatar du populisme, la micro-gestion du président Ivan Duque fait en tout cas débat.OK
RFI