L’occupation des régions du nord du Mali par les terroristes en 2012 et le développement des activités de Boko Haram en dehors de sa zone historique d’action nord-nigériane confirment la nécessité d’une réflexion sur la sécurité et la stabilisation au Sahel.
Réunis à l’Hôtel Salam de Bamako le jeudi 12 mars dernier, les experts en sécurité ont discuté de la problématique de la sécurité dans la région et les risques de collusion entre les groupes armés. Les différentes communications rapportent que la sécurité et la stabilisation au Sahel nécessitent l’élaboration d’une stratégie régionale et l’implication des populations à la base.
Le séminaire de Bamako a fait l’état des lieux de la sécurité au Sahel, l’approche régionale, les réponses régionales à l’instabilité sahélienne à la question et l’implication de la population à la base. Les différentes communications ont abordé la dimension religieuse de certains de ces groupes, leurs connexions éventuelles, ainsi que les flux illicites qui alimentent et nourrissent l’instabilité. Mais aussi les questions de gouvernance locale, de ressources économiques pour les collectivités et de délivrance des biens et services publics ont été traitées. De ces discussions, il ressort que la volonté politique représente un élément indispensable dans le processus de stabilisation en impliquant la population locale.
Dans sa présentation, Dr Bakary Sembé de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal a qualifié l’islam malien comme tolérant et ouvert.
Par contre, il a affirmé que certains acteurs religieux sont toutefois parvenus à s’imposer comme des dispensateurs efficaces de biens et services, particulièrement auprès des jeunes populations et à remplir des fonctions laissées vacantes par l’Etat central. Dans un contexte de forte croissance démographique et de faiblesse des débouchés économiques, certains mouvements peuvent, en effet, avoir sur les populations les plus vulnérables un pouvoir élevé d’attraction, a déclaré l’universitaire.
Pour résoudre cette situation et contribuer à la stabilité de la région sahélienne, les participants ont préconisé la conjugaison des efforts et des stratégies au niveau régional. Ils ont mis aussi l’accent sur l’implication des autorités locales en prenant en compte le développement des infrastructures sociales de base et les forces de défense et de sécurité dans le processus de stabilisation.Le séminaire de Bamako a engagé la discussion sur plusieurs sujets.
Gregory Chauzal, de l’institut néerlandais des relations internationales, a affirmé que la rencontre de Bamako a permis d’accompagner les réflexions locales et internationales en cours sur les processus de stabilisation et de mettre en lumière l’interconnexion des problématiques « macro » et « micro » dont dépend la sécurité à long terme dans la région.
Moussa SIDIBE
Source: L’Indépendant