Depuis le remaniement du 10 juin, le ministère de la Famille, de la Décennie de la femme et de l’Égalite des chances n’existe plus au Gabon. Des femmes dénoncent un enterrement du programme d’égalité des chances, promesse de campagne d’Ali Bongo en 2016.
Au Gabon, les femmes sont mécontentes. Elles ne digèrent pas la suppression du ministère de la Famille, de la Décennie de la femme et de l’Égalite des chances.
D’autant que le remaniement du 10 juin a aussi vu une baisse du nombre de femmes au sein du gouvernement. « C’est la poudre aux yeux qu’on nous met en nous donnant un ministre d’État et deux ministres. Et tout le reste, ce sont des ministres délégués », s’agace Victoire Lasséni Duboze, présidente du Réseau panafricain des femmes pour la culture de la paix et le développement durable. Elle dénonce une infantilisation et une banalisation des femmes au Gabon.
Cette ancienne ministre rappelle également que la promesse d’Ali Bongo de réserver un quota de 30 % aux femmes dans le gouvernement n’a pas été respectée, celles-ci étant « à peine 20 % ».
« Ils ne vont pas dormir tranquilles »
Invisbilisées peut-être, mais pas résignées, ces femmes ne comptent pas en rester là : « Ils ne vont pas dormir tranquilles parce qu’ils savent qu’il ne faut pas mettre en colère les femmes. Nous voulons qu’ils soient humbles pour comprendre que nous ne sommes pas là en rébellion, nous ne sommes pas là en menace. Nous sommes là pour leur rappeler pourquoi ce département ministériel existe. »
Ce ministère existe depuis l’époque d’Omar Bongo Ondimba. L’actuel président de la République, dans sa campagne, avait lui-même lancé l’idée d’une décennie de la femme. Victoire Lasséni Duboze réclame donc aux dirigeants gabonnais de « l’humilité pour se rendre compte qu’ils se sont trompés et qu’ils remettent en place le ministère de la décennie de la Femme ».
RFI