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CNSP: les équations de la gestion

Après le coup d’État contre le régime IBK, la junte militaire fait face actuellement aux réalités de la gestion du pays. Les jeunes militaires reçoivent des pressions venant de l’intérieur et de l’extérieur. Les erreurs se cumulent et question fondamentale qui attend d’être résolue est la gestion de la transition. La CEDEAO est catégorique : elle exige que le Président et le Premier ministre de la transition soient tous des civils. De son côté, le CNSP multiplie les rencontres avec les forces vives pour trouver la bonne formule. Quant à la population, les avis divergent. Certains veulent qu’un militaire préside la transition, d’autres optent pour une transition civile. Le sujet continue d’alimenter les débats. C’est d’ailleurs le sujet de votre rubrique Facebookan du jour !

 

Bréhima Mamadou Kone : erreur stratégique : Le choix du Président de la Transition, un membre du CNSP, sans des consultations au préalable des forces vives de la Nation. Le plus dur, ce n’était pas la démission de IBK, mais la gestion de l’après-IBK. Comme le disait Lénine, «Il est plus facile de prendre le pouvoir que de le gérer». Le président IBK : «qu’à chaque moment, sa part de vérité», matière à réflexion.
Si le pouvoir reste dans les mains des militaires ; ils ne vont pas s’entendre avant la fin de la transition, et le pays risque de se plonger dans une crise sans précédente entre les différents corps des Forces armées de Défense et de Sécurité.
À cette allure des décisions unilatérales du CNSP, Il faudrait s’attendre éventuellement à une crise militaro-politique au Mali.
Les militaires doivent associer l’ensemble des acteurs sociaux et politiques dans les prises de décisions de la gestion de cette transition, sinon, le Rêve risque d’être un Cauchemar pour les Maliens.
À chacun d’y réfléchir !!!

Touré Abdoul Karim : il est temps maintenant qu’on se rende compte de ce qui était prévisible avant que cela ne soit pas tard…

Bréhima Mamadou Kone : chercherons un Président et un PM civils.
Confier les ministères d’Etat : défense, administration territoriale, développement rural, sécurité, économie et finances, santé, affaires étrangères, éducation à des technocrates et des militaires. Cependant, le CNSP doit s’éclipser de l’appareil d’État pour réorienter les actions de la libération du pays, la reconquête du territoire.

Babemba Touramakansi : dogo, je ne sais pas comment le qualifier, mais ce n’est pas une feuille de route qui est plutôt ce que la transition va faire. Peut-être une désignation de chef au sein du CNSP en attendant la désignation d’un PM, la formation du gouvernement, conférence de transition dont parlait Diaw. En fait, comme le putsch a parachevé le SOULÈVEMENT populaire, sinon les putschistes généralement règlent ça rapidement. Ils l’auraient fait avant même la CEDEAO. J’appelle peut-être ça une organisation (distribution) de pouvoir au sein du CNSP. La feuille de route, leur porte-parole l’a dit PUBLIQUEMENT sur l’ORTM viendra ensemble (ce que la transition va faire, réformes, durée, tâches…)
En fait, les gens sont surpris parce qu’ils se disent que tout doit être décidé ensemble. Oui, le contenu, la durée et les missions de la transition, tout ça ensemble, mais même pour l’ordre en son propre sein, le CNSP devait désigner un Chef. Même pour rencontrer et négocier avec la CEDEAO, il fallait un Chef.

Bréhima Mamadou Kone : il serait intéressant que la junte associe les autres acteurs, sinon le Mali n’est pas à l’abri d’une crise militaro-politique.

Babemba Touramakansi : pour désigner un Chef parmi eux, les putschistes n’attendent pas. Au Burkina, Zida était le chef avant que la nation désigne Kafando pour présider la transition. Ce genre d’ordre parmi eux se fait rapidement. Au Mali, ça a même trop traîné au point que trop de noms ont circulé (Diaw, Wagué, Goïta).

Assitan Ouattara : que le choix soit venu du CNSP ne signifie point du tout de mauvaises ondes, car président à lui seul ne constitue pas tout le gouvernement donc il y’a tout un tas de groupe derrière lui qui fera le pouvoir. Ceci étant, ne soyons pas de mauvaises langues pour notre pays. Le pessimisme amène très souvent de mauvais comptes.

Bréhima Mamadou Kone : Madame, je n’ai aucune confusion sur ce fait. Je le dis et je répète, les autres acteurs doivent être associés aux différentes décisions. Ensuite, si les militaires restent au pouvoir, ils ne pourraient pas tenir. Ce n’est pas une question de militaires, mais de personnes capables. GMT et ATT étaient des militaires. GMT a fait combien d’années au pouvoir avec quel résultat ? C’est sous ATT militaire que le Mali a perdu le nord du pays.

Assitan Ouattara : je vous en prie comparaison a toujours eu tort, les mentalités ont changé de nos jours quant au peuple. De plus, soyez d’accord avec moi que la gestion d’IBK, qui n’est pas militaire, est sans antécédent…

Bréhima Mamadou Kone : je n’ai pas supporté la gestion aveugle, de tâtonnements et par dérogation de IBK. En démocratie, la gestion de la cité revient aux civils ou politiques. C’est un principe du fonctionnement de la démocratie. Je n’ai rien contre les militaires pour le reste.

Assitan Ouattara : vous dites gestion, fonctionnement par démocratie, hors celle-ci est mise en place et doit-être appliqué par tout bon citoyen. Ceci dit, gestion et fonctionnement sont et resteront des gestes et des applications d’autant plus que militaire ou civil, tous restent des citoyens du pays et ont les droits surtout si ces derniers font l’objet d’espoirs pour un lendemain meilleur…

Boubacar Ouologuem : vous vous attendez à ce qu’il fasse un coup d’État et se retirer pour rende le pouvoir à un civil ? Je suis sûr qu’ils ne feront pas la même erreur stratégique que Sanogo. Leur crédibilité est en jeu. Personnellement, je pense que cette transition ne doit pas être une période de partage de gâteau. Les politiques doivent se préparer pour les élections. Sinon, une transition de consensus aura les mêmes handicaps que nos gouvernements dits de consensus, juste faire manger chacun.

Bréhima Mamadou Kone : cependant, je mets au défi quiconque de m’apporter le démenti que les militaires n’ont toujours pas dit que toutes les décisions concernant la transition seront prises de façon collégiale après consultation avec les forces vives de la Nation. Depuis quand, ils ont initié les concertations ou consultations avec les forces vives de la Nation ? Ce sont eux qui disaient que le pouvoir ne les intéresse pas ? Et qu’il revient aux Maliens d’en décider de la transition. Si le pouvoir ne les intéresse pas, pourquoi ne veut pas procéder immédiatement aux consultations pour le retour du pouvoir aux civils ? Vous qui demandez aux militaires de garder le pouvoir, ce serait les mêmes dans 06 mois à vous lever contre eux.

Ahmadou Diallo : c’est un coup d’État qui ne dit pas son nom… Donc, les civils doivent attendre les élections pour le pouvoir.

Lamine Traore : mais grand frère, la tête du lion doit revenir à celui qui l’a tué ou bien ?

HB Traoré : j’ai retiré mon commentaire après avoir lu en entier le document sur le site officiel du Secrétariat général du gouvernement. En réalité, ce n’est qu’un acte provisoire institué pour gérer cette période précédant la mise en place de la transition. Mais en vérité, c’est un acte juridiquement mal rédigé. Mais l’esprit est de ne pas tomber dans un vide juridique afin d’assurer la continuité de l’État.

Kantara Diawara : je valide votre lecture et analyse de ce texte. C’est tout simplement un texte très provisoire qui organise le CNSP dans le laps de temps qu’il va passer à la tête de l’État en attendant la mise en place de la transition. Qui viendra après les consultations des forces vives prévues par le CNSP ?

Arouna Ouattara : je suis d’accord avec ton analyse, M. Koné. Certains disent que ce document n’est pas authentifié, voire ce n’est pas fondé. Quel qu’en soit, nous devrions nous attendre à une autre crise.

Arouna Ouattara : j’ai l’impression que la junte militaire commence prendre goût du pouvoir. Les politiques et la France vont mettre le bâton dans leur roue dans un mois ou dans un an. Le mieux pour elle, c’est de rentrer le plus vite possible dans les casernes.

Sidiki Goïta : pour moi, ça n’a rien à voir avec la transition. C’est une organisation interne pour diriger pendant ce peu de temps.

Ousmane Toure : le drame qui se joue en ce moment au Mali est que la très grande majorité du pays qui se trompe en pensant que les militaires doivent diriger le pays. Et ces militaires ne sont pas bêtes, ils sentent leur popularité et la volonté de la majorité des Maliens. Mais ils verront.

Kossa Maiga : d’abord, rien ne montre que les militaires ne vont pas s’entendre sur la gestion des affaires de l’État. Certes, les civils sont indispensables pour la mise en œuvre de cette transition. Mais, le problème est que nos politiciens ont perdu la confiance de leur peuple. Ceux qui croient en eux sont minoritaires. Il faut vraiment un homme autoritaire jeune et capable pour nous sortir de cette situation dans laquelle les politiques nous ont conduits.

Abdel Rahamane Sy : mon cher, la façon dont les militaires se sont entendus pour faire le coup d’État. Rien ne montre qu’ils ne vont pas s’entendre. Certes, c’est bien de s’interroger sur l’avenir, mais personne ne peut prédire avec certitude. Alors, je pense que l’heure n’est plus à une question de militaire à la tête ou pas, mais des hommes valables. Vu les civils ont fait un échec alors essayons les militaires.

Modibo Diabaté : kôrô, l’article 30 dudit document donne plus de précision. Article 30 : le CNSP a pour mission d’assurer la continuité de l’état en attendant la mise en place des organes de transition.

Mamadou Bakaye Dembélé : lis l’article 30. Ce monsieur fait une lecture erronée. Le CNSP est provisoire en attendant la mise en place des organes de transition, donc il est logique que le président du CNSP assure la continuité de l’État en remplissant les fonctions du président.

Bréhima Mamadou Kone : ce sont ces mêmes militaires qui ont toujours dit après les audiences avec les diplomates et des acteurs nationaux que tout se décidera de concert avec les forces vives de la Nation. Pourquoi cette décision inattendue aujourd’hui ? Faisons le recoupement des différents communiqués et interventions de leur porte-parole. Ceux qui poussent les militaires à garder le pouvoir seront les premiers à se révolter contre eux bientôt au Mali. C’est sous ATT général d’armée que le Mali a perdu le Nord du Mali. Si vous pensez que les militaires valent mieux que les civils, confions-les le pouvoir, on verra la suite.

Source : INFO-MATIN

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