C’était l’indignation totale, samedi dernier, à la Place du Cinquantenaire, à côté du fleuve, sis à l’ex-ENSUP. Les membres de la Plateforme de Lutte contre la Corruption et le Chômage étaient furieux, car, ils ont jugé l’endroit trop exigu et sensé les museler. D’autant plus que l’endroit était encerclé par un nombre impressionnant de policers.
En effet, le gouverneur ne les avait pas autorisés à se rassembler au Boulevard de l’Indépendance. Toutefois, le président de la Plateforme, Clément Dembélé, a commencé par féliciter les forces armées et de sécurité. Il a dénoncé la corruption des dirigeants du pays. Il ne peut pas comprendre, a-t-il dit, que le gouverneur les empêche de se réunir à la Place de l’Indépendance, alors qu’ils ne font que lutter contre la corruption. Il a déclaré que la plateforme entame la deuxième partie de sa lutte. « Que ceux qui ne peuvent pas diriger le Mali, s’en abstiennent », a-t-il averti. Clément Dembélé a lancé un appel pour une prochaine sortie sous le signe du « vendredi noir », si le gouverneur veut encore les empêcher de se rassembler au Boulevard de l’Indépendance. Les Maliens, a-t-il assuré, sont prêts à mourir pour lutter contre la corruption. Il a soutenu que le procureur doit déclarer ses biens et si le lundi 28 octobre, il ne le fait pas, il doit quitter son poste. « Lorsqu’un gouverneur s’oppose à la volonté du peuple, il n’a plus rien à faire au gouvernorat, car, le gouvernorat appartient au peuple, » a-t-il ajouté. Selon lui, la PCC n’acceptera pas le mensonge qui consiste à dire que les Maliens ne peuvent pas manger trois repas par jour et que les ministres peuvent être milliardaires. Chaque année, a-t-il affirmé, plus de deux milliards de FCFA sont volés au Mali, alors que les jeunes sont au chômage.
« Nous allons sortir bientôt pour déclarer le vendredi noir à Bamako et on va faire appel à toutes le régions du Mali pour que les Maliens sortent et manifestent leur mécontentement ». Ce sera, a-t-il dit, pour manifester leur colère contre la corruption, la bourgeoisie compradore et la haute trahison. Déjà, a-t-il soutenu, plusieurs associations ont été sollicitées. Elles se disent prêtes à adhérer à la marche. A propos des avions cloués au sol, Il demande à l’Assemblée nationale d’arrêter sa commission d’enquête et de laisser Kassogué travailler. Concernant les rumeurs du départ du ministre Malick Coulibaly, il les a démenties. Pour lui, c’est de la diversion.
Auparavant, Mme Diané Aissata Saar, Chargée de communication de la PCC, s’est exprimée sur la vie chère dans le pays. Elle a précisé qu’aujourd’hui, les femmes ne peuvent pas acheter de la viande, ou du poisson au marché. Les frais de condiment de 1000 FCFA par jour ne règlent plus rien, a-t-elle assuré. Elle a réitéré la détermination de la PCC à continuer à organiser ses meetings, « même s’il faut le faire au cimetière ou à Koulouba », a-t-elle martelé.
B.D.
Source: Canard Déchainé