« Les jours sombres d’une vie de Bibi » est un court métrage réalisé par trois jeunes structures privées pour redorer le blason du 7è Art malien

C’est une histoire d’amour. « Les jours sombres d’une vie de Bibi » est un court métrage malien qui sera projeté sur les écrans à partir du mois d’avril prochain. C’est le travail de trois jeunes réalisateurs, sous la houlette du réalisateur Andrey S. Diarra, en collaboration avec un autre réalisateur, Mamadou Papou Cissé, un assistant réalisateur, Mamadou Diarra, et une vingtaine de professionnels composés de danseurs, chanteurs, comédiens, maquilleuses, photographes et cameramen.

Trois jeunes structures privées maliennes – DSP production, New Astuce production  et Golden light – se sont regroupées pour porter ce projet de film court métrage intitulé « les jours sombres d’une vie de Bibi ». 21 séquences ont été tournées pendant une semaine d’activités intenses à Bamako, avant que l’équipe ne se transporte à 45 km de la capitale, à Siby, pour le tournage de la dernière partie du film qui dure 26 minutes.

Le tournage a eu lieu dans la semaine du 22 au 29 février dernier à Faladié, dans une villa, et dans la commune de Mandé, à Siby. Le film est réalisé dans un décor familial pour la première partie et sur la colline de Kamadjan à Siby pour la dernière partie. Pour ce produit purement malien, les réalisateurs n’ont fait appel à aucun acteur étranger.

Le scénario raconte l’histoire d’une jeune fille qui a perdu espoir. Elle décide de se suicider mais n’y parvient pas malgré plusieurs tentatives. Affectée par le décès de son fiancé, Marizette, l’actrice principale du film, enceinte de quelques mois, décide de se donner la mort pour rejoindre son bien aimé. Après échoue plusieurs fois. Puis, survient un accident qui la plonge dans le coma, entre la vie et la mort.

« Notre ambition est de présenter des films maliens dans des festivals internationaux », explique le réalisateur Mamadou Papou Cissé. On remarque, ces derniers temps, que les courts métrages maliens sont absents des festivals importants. Cela s’explique par le manque de soutien financier aux cinéastes maliens qui sont confrontés à un problème crucial de budget pour produire des films de qualité, analyse le réalisateur Andrey.

Le film a été entièrement financé par les jeunes cinéastes qui ont travaillé bénévolement. Pour ces jeunes Maliens, il faut tourner pour laisser une trace dans la mémoire des professionnels du cinéma, et aussi pour contribuer à rehausser le cinéma malien. « Conscients de la place occupée par le cinéma malien, les jeunes s’engagent à relever le défi et à rendre à notre 7è Art, sa place sur le plan continental », promet Mamadou Papou Cissé, conscient cependant de l’ampleur de la tâche. « Le coût de production du film est estimé à plus de 6 millions de Fcfa. Nous n’avons obtenu aucun financement extérieur mais nous avons bénéficié d’un soutien matériel du CNCM pour la réalisation de ce court métrage », indique le jeune réalisateur.

L’actrice principale du film, l’artiste Naba Traoré, très engagée de son propre aveu dans la réalisation de ce film, affiche sa détermination : « nous devons rehausser le cinéma malien qui est aujourd’hui en régression ». Des films comme « Guimba », « Finyè » et « Yeelen » réalisés par les cinéastes de renom que sont Cheik Oumar Sissoko et Souleymane Cissé, ont contribué à la gloire du cinéma malien en lui offrant 3 prix continentaux « Étalons du Yennenga ». Voilà plus de 10 ans que notre pays a perdu ce podium, le jeune cinéma malien ambitionne de conquérir sa place, imposer son leadership et cela n’est possible sans l’engagement, l’enthousiasme et le talent des jeunes artistes.

A. SOW

Source : Essor