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Chronologie d’un coup d’Etat manqué au Gabon

Les soldats qui ont tenté de faire un coup d’Etat au Gabon sont désormais aux arrêts : deux d’entre eux ont été tués.

Deux des cinq soldats qui ont pris part à la tentative de coup d’Etat au Gabon lundi ont été tués, indique le gouvernement gabonais.

Ils ont été abattus après que des agents de sécurité ont pris d’assaut le bâtiment de la radio nationale qu’ils avaient investi.

Les officiers subalternes ont prétendu s’être emparés du pouvoir “pour restaurer la démocratie” au Gabon, un pays riche en pétrole, où la famille Bongo règne sans partage depuis 50 ans sur ce petit pays d’Afrique centrale.

 

“La situation est sous contrôle”, a déclaré la déclaration de la présidence qui a indiqué que le lieutenant Kelly Ondo Obiang, meneur des soldats a été capturé caché sous un lit après une brève période de fuite.

Comment s’est déroulée la tentative de coup d’État ?

Les soldats rebelles ont pris le contrôle de la radio nationale dans la capitale, Libreville, à 04 : 30 heure locale (03 : 30 GMT). Le Lt Obiang a lu un court communiqué annonçant un “Conseil national de restauration”.

Obiang a lu un court communiqué annonçant un “Conseil national de restauration”

“Si vous mangez, arrêtez ; si vous prenez un verre, arrêtez ; si vous dormez, réveillez-vous. Réveillez vos voisins…. levez-vous comme un seul homme et prenez le contrôle de la rue”, dit le communiqué.

Des jeunes du quartier de Cocotiers ont incendié une voiture et mis le feu à des pneus. Les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser.

 

Une grande partie de la ville était déserte et les entreprises ont fermés. Elles ont invité leurs travailleurs de rester chez eux. L’accès à Internet a également été brièvement perturbé.

Les soldats rebelles sont entrés dans la station de radio après avoir “neutralisé” les gendarmes devant le bâtiment avant de diffuser leur message.

Les services de sécurité ont ensuite pris d’assaut le bâtiment et ont abattu deux soldats rebelles et libéré des journalistes qui étaient retenus en otage.

Les autorités avaient précédemment déclaré que cinq rebelles étaient entrés dans le bâtiment et que quatre d’entre eux avaient été arrêtés.

Selon une déclaration ultérieure, six rebelles étaient impliqués, tandis que d’autres rapports indiquaient qu’ils étaient au nombre de sept.

 

Dans une vidéo diffusée sur les médias sociaux, on peut voir dans un studio de radio trois jeunes soldats en tenue militaire et armés.

Le Lt Obiang, qui a déclaré représenter un groupe appelé Mouvement patriotique des forces de défense et de sécurité du Gabon, a spécifiquement appelé les jeunes à “prendre leur destin en main”.

Les insurgés ont appelé les militaires à prendre le contrôle des moyens de transport, des réserves de munitions et des aéroports “dans l’intérêt de la nation”.

Finalement leur appel n’a pas été entendu !

“La situation est calme. Les gendarmes qui y sont souvent stationnés ont pris le contrôle de toute la zone autour du siège de la radio et de la télévision, donc tout est revenu à la normale”, a déclaré Guy-Bertrand Mapangou, un porte-parole du gouvernement.

M. Mapangou a déclaré que les généraux de l’armée, la société civile et les dirigeants de l’opposition mentionnés dans la déclaration des rebelles comme partisans potentiels feraient l’objet d’une enquête.

La réaction de l’opposition

Le principal parti d’opposition, la Coalition pour la Nouvelle République, a nié tout lien avec les soldats rebelles.

L’un de ses principaux membres, Paul-Marie Gondjout, a déclaré à la BBC que des soldats et la police cherchaient des véhicules sur les routes principales de la capitale, Libreville.

La famille Bongo règne sans partage sur le Gabon depuis 50 ans

“Nous voyons l’ordre, mais nous ne savons pas ce qui se passe”, a déclaré M. Gondjout.

Il a ajouté qu’avec l’absence du président Ali Bongo du pays depuis octobre, date à laquelle il a été victime d’un accident vasculaire cérébral, son dauphin constitutionnel devrait prêter serment pour diriger le Gabon.

“Le pays doit être dirigé et nous n’avons ni gouvernement, ni chef d’Etat”, a déclaré M. Gongjout.

Marc Ona Essangui : ”les gabonais attendent que le gouvernement s’exprime”

Le président Ali Bongo a succédé à son père Omar Bongo à la présidence en 2009. Il a été réélu de justesse en 2016 lors d’un scrutin entaché de violence et d’accusations de fraude.

Le gouvernement français, l’Union africaine et plusieurs autre pays ont condamné la tentative de coup d’Etat.

SourceBBC Afrique

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