Le gouvernement malien vient de frapper un grand coup en suspendant les permis d’exploitation des mines artisanales accordés à des étrangers et en lançant la procédure de dissolution du Conseil communal de Dabia. Ces mesures drastiques traduisent une volonté ferme de l’État de reprendre le contrôle d’un secteur en proie à des abus et à des risques majeurs. Mais au-delà des décisions, c’est toute une politique de redressement qui semble se dessiner.
Bamada.net-L’orpaillage artisanal, longtemps perçu comme une opportunité économique pour les populations locales, s’est transformé en un véritable Far West où se mêlent insécurité, exploitation abusive et destruction environnementale. Des drames humains à répétition et un laisser-aller inquiétant ont fini par pousser les autorités à prendre leurs responsabilités. L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse conjointe du ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Général de division Daoud Ali Mohammedine, et de la ministre de l’Environnement, de la Santé et du Développement Durable, Madame Doumbia Mariam Tangara. Ces derniers ont dressé un état des lieux alarmant, confirmant l’urgence d’une action forte.
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Parmi les décisions majeures annoncées figure l’abrogation des nominations administratives des fonctionnaires en charge de la surveillance des sites miniers, jugés défaillants. Cette mesure vise à mettre un terme à l’impunité et aux complicités qui gangrènent le secteur. Il ne s’agit pas seulement de retirer des permis, mais aussi de revoir le cadre réglementaire pour assainir la filière et garantir une exploitation plus transparente et bénéfique aux populations locales.
Autre annonce de taille : la confiscation et la réaffectation des équipements saisis dans des projets agricoles d’État. Cette approche pragmatique montre que le gouvernement ne veut pas simplement sanctionner, mais aussi réorienter les ressources pour le développement national. Trop longtemps, des pratiques douteuses ont permis à certains de détourner les richesses du pays au détriment du bien-être collectif.
Enfin, la dissolution du Conseil communal de Dabia marque une volonté de rompre avec des gestions locales inefficaces ou corrompues. Si cette décision est une réponse aux irrégularités constatées, elle est aussi un signal fort envoyé à tous ceux qui détournent leur mission première au profit d’intérêts privés.
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Le message du gouvernement est clair : l’anarchie dans le secteur minier doit cesser. Il est impératif de mettre fin aux tragédies humaines et aux désastres écologiques engendrés par des exploitations sauvages. L’heure est venue de replacer l’intérêt national au cœur des préoccupations, en veillant à ce que les ressources du pays profitent à tous et non à une poignée d’opportunistes.
Cette série de mesures suffira-t-elle à rétablir l’ordre dans le secteur minier artisanal ? Seul l’avenir le dira. Mais une chose est sûre : le gouvernement a choisi de ne plus être spectateur et d’agir pour protéger ses citoyens et son patrimoine. Une démarche courageuse, qui mérite d’être soutenue et suivie d’effets concrets.
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Moussa Keita
Source: Bamada.net