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Chronique du Mali : Le perchoir et la primature en jeu

A l’heure de l’entrée politique de la nouvelle législature, du choix d’un titulaire pour le perchoir, du choix d’un nouveau Premier ministre pour conduire la politique du gouvernement, place au jeu et anti- jeu dans l’arène politique. Partis et acteurs politiques cherchent à tirer leur épingle du jeu. Qui pour présider le parlement malien ? Qui sera le nouveau Premier ministre du Mali ?

Il ne reste plus que l’entrée du nouveau parlement, issu des élections législatives de mars – avril 2020, pour voir glisser sur la table du Président de la République, la lettre de démission du Premier ministre Boubou Cissé et de son gouvernement. Le Président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) peut accepter cette démission, ou la refuser, et reconduire ainsi le PM à son poste, en lui demandant de composer un nouveau gouvernement. Cependant des velléités ne manquent pas dans le marigot des trois caïmans. Des informations font état de quelques risques encourus par le Premier ministre Boubou Cissé, qui pourrait ne pas être reconduit par le Président, au profit de l’actuel ministre de la Santé Michel H. Sidibé, qui aurait des chances d’être choisi. Vrai ou faux ? C’est pour l’instant, le sexe des anges. Le nom de Michel Sidibé avait été cité à la veille de précédentes nominations de Premier ministre. Si Boubou Cissé a su préserver pour le Mali, la confiance totale des partenaires financiers, sa gestion du dossier de l’Education, notamment celui des syndicats d’enseignants, ne fait pas l’unanimité. Il a manqué d’anticipation alors que l’accord politique de gouvernance lui donnait la possibilité de négocier un moratoire, une trêve bien avant l’entrée dans la danse des syndicats grévistes. Mais le parcours du Dr Boubou Cissé et le soutien politique dont il bénéficie, pas des partis politiques, mais des hautes autorités, plaident abondamment pour que le Premier ministre sortant soit reconduit. En revanche, bien des dossiers explosifs de corruption, de surfacturation et d’enrichissement illicite sont passés sous sa gouvernance, sans qu’on ne l’entende ou qu’il ne puisse lever le petit doigt, et entachent le bilan. C’est dire qu’à l’heure du bilan, il y a de la matière pour qu’il soit mitigé. Pour l’instant tous les regards sont tournés vers la nouvelle Assemblée nationale dont la configuration n’a pas fondamentalement changée. Comment pouvait-il en être autrement quand les partis au pouvoir et ceux de l’opposition ont constitué partout des listes de candidats sur lesquelles on les retrouve sans distinction ? Est-on loin du retour à un vaste parti unique qui change d’appellation selon les contingences locales ? A méditer !

A qui le perchoir ?

L’élection à Koulikoro de l’ancien président de l’Assemblée nationale Issaka Sidibé n’est pas un gage pour garder le perchoir. Il a la réputation d’une médiocre gestion à la tête du parlement, toute chose qui ne le crédite pas et ne milite pas pour sa candidature au perchoir de cette mandature. S’il est quand même candidat, il n’y a pas de doute, ses premiers adversaires viendront des rangs de sa propre formation politique, où on estime qu’il y a mieux que lui au sein du parti. Le président sortant Issaka Sidibé n’a rien qui puisse constituer un atout par rapport à d’autres plus jeunes comme Mahamadou Diarrassouba, questeur sortant, qui vient d’être réélu à Dioïla. Candidat malheureux au poste de secrétaire général du RPM, lors de son dernier congrès, Diarrassouba pourrait figurer parmi les candidats au perchoir. Il est crédité d’être le plus ouvert des élus du parti majoritaire, humble et rassembleur à la différence du président sortant, Issaka Sidibé à l’allure égocentrique. Le tombeur de Mahamadou Diarrassouba, lors du congrès du parti, le secrétaire général Baber Gano, lui aussi vient d’être élu à Djenné, mais sa candidature à la députation (comme celle de Bakary Togola), fut une chasse à l’immunité parlementaire pour échapper à la justice. Pour des casseroles qu’il traine du fait de ses implications dans les scandales financiers à l’Office du Niger, Baber Gano, sans préjudice de la présomption d’innocence, est comme un refugié judiciaire à l’Assemblée nationale et serait mal fondé à se porter candidat pour le perchoir. Le RPM ou le MPM recouvrent des jeunes loups aux dents longues, dont l’un des plus en vue est le jeune Karim Kéita, qui pourrait tenter de jouer au trouble-fête. Il est l’un des rares députés, qui a sauvé l’honneur du RPM à Bamako, où le parti a été chassé comme persona non grata, sous réserve des résultats définitifs de la cour constitutionnelle, sur les plaintes de Moussa Timbiné. Mais, il est certain que l’honorable Karim Kéita n’aura pas besoin de batailler pour garder la présidence de la commission défense, sécurité et protection civile. En dehors du RPM, l’URD serait-elle tentée ? Pour rien au monde, le RPM au pouvoir n’acceptera une présidence de Soumaïla Cissé à l’Assemblée nationale, même en échange de la signature de l’accord politique de gouvernance. L’Adema a su confirmer l’adage qu’un vieux sac de piment a toujours de quoi éternuer celui qui le remue, revient avec Assarid Ag Imbarcawane, le vieux routier qui a su composer avec ses tombeurs d’hier, de l’ASMA, le parti de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubey Maïga. Pour de nombreux observateurs, Assarid est un vieux briscard des arcanes politiques, pour qui la présidence du parlement ne recouvre aucun secret. Il a l’avantage de contribuer à la diversité au sein de l’Institution parlementaire, pour ses origines au nord du Mali, même s’il ne revendique guère aucun statut particulier, au contraire. Assarid Imbarcawane a l’expertise nécessaire pour avoir été vice-président ou proche collaborateur des présidents de l’Assemblée nationale, Ali Nouhoun Diallo et Ibrahim Boubacar Kéita, sous les Présidents Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré. Son éventuelle candidature à la présidence de l’Assemblée nationale peut souffrir de tout sauf de manque d’expérience de la gouvernance de l’Assemblée nationale, ou de défaut de loyauté.

  1. Daou 

Source: Journal le Républicain-Mali

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