C’est une petite révolution qui s’amorce discrètement mais fermement dans les coulisses du débat politique malien. À travers le pays, les voix se font de plus en plus fortes pour exiger une profonde réforme du système partisan. Un message clair émerge des concertations régionales : le multipartisme excessif a montré ses limites, et l’heure est venue d’assainir la scène politique nationale.
Bamada.net-À Bamako, épicentre de la vie politique malienne, les participants à la concertation sur la relecture de la Charte des partis politiques ne sont pas passés par quatre chemins. Cinq partis au maximum, une caution de 180 millions de FCFA pour créer un parti, et la dissolution de tous les partis existants pour tout remettre à plat. Voilà, en substance, les propositions-chocs qui ont été formulées.
Des recommandations qui peuvent sembler radicales, mais qui traduisent un ras-le-bol citoyen face à la prolifération de formations politiques souvent sans ancrage réel ni projet clair. Ce désordre partisan, longtemps toléré, est aujourd’hui perçu comme un frein à la bonne gouvernance, à l’unité nationale et à l’efficacité des institutions.
Mais Bamako n’est pas un cas isolé. Des régions comme Kayes, Koulikoro, Mopti ou encore Ségou réclament elles aussi une refondation du système politique, allant jusqu’à demander la suppression pure et simple des partis politiques existants. La résonance est nationale, la tendance lourde.
À Lire Aussi :Journées de réflexion et de partage sur la loi électorale et la charte des partis politiques : La fondation CMDID s’investit
À Lire Aussi : Rappel sur la loi portant charte des partis politiques : La Cour constitutionnelle vise-t-elle l’imam Mahmoud Dicko ?
Ce que ces propositions révèlent, au fond, c’est un malaise profond entre la classe politique et la société malienne. Depuis des années, la confiance s’est érodée, les promesses ont été trahies, et les partis sont devenus pour beaucoup des coquilles vides ou des instruments de promotion personnelle.
En toile de fond, la Transition actuelle, qui pose les bases d’un nouveau contrat social, apparaît comme l’occasion rêvée de remettre à plat le jeu politique. Mais cette volonté de rationalisation, si elle est salutaire pour certains, n’est pas sans risques : dérives autoritaires, musellement des voix dissidentes, concentration excessive du pouvoir…
Dans cette effervescence politique, une chose est certaine : le Mali est à un tournant. Faut-il encadrer pour mieux réguler ou réduire pour mieux contrôler ? La réponse se joue maintenant, entre les lignes des textes en discussion et dans l’écho des voix venues du pays profond.
NB : Toute reproduction, intégrale ou partielle, sans une autorisation explicite de notre part est strictement interdite. Cette action constitue une violation de nos droits d’auteur, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour faire respecter ces droits.
MLS
Source: Bamada.net