L’Afrique, c’est le nouvel eldorado. Après un ralentissement ces dernières années, la croissance est repartie sur le continent, avec un taux de 3 % en 2017 et 3,7 % prévus en 2018, d’après la Banque africaine de développement (BAD). Avec la montée en puissance d’une classe moyenne, une population jeune et en très forte progression – l’Afrique comptera 4 milliards d’habitants en 2100 –, l’Afrique est perçue comme la terre de tous les possibles. Les jeunes diplômés français sont de plus en plus nombreux à y tenter leur chance.
Adrien Bouillot a lancé au Ghana et en Côte d’Ivoire ChalkBoard, une application d’enseignement numérique qui ne nécessite pas Internet. Marc de Courcel dirige Optimetriks, au Kenya, une société qui fournit des données aux entreprises de biens de consommation et de la distribution pour leur permettre d’affiner leur stratégie commerciale.
Tous deux sont d’anciens étudiants de Sciences Po. Louise (le prénom a été changé), diplômée de l’Essec, a créé, au Burkina Faso, un incubateur d’entrepreneurs sociaux. Egalement diplômé de l’Essec, Grégoire Schwebig a donné naissance en 2014 au Kenya à Haussmann Group (immobilier professionnel).
Les écoles accompagnent cet engouement et ouvrent des campus sur le continent. Ainsi, depuis 2017, l’Essec offre sur son campus de Rabat (Maroc), en partenariat avec Centrale Casablanca, un programme d’une durée de six mois consacré à la création d’entreprise en Afrique. « Nous proposons trois mois de cours et trois mois de mission entrepreneuriale. En 2017, vingt-deux étudiants y ont participé. Ils sont trente cette année », explique Thierry Sibieude, professeur et directeur du campus Essec Afrique. Les motivations des jeunes créateurs sont doubles : profiter d’opportunités économiques considérables et contribuer au développement du continent en donnant ainsi du sens à leur travail.
« Faire fi des clichés misérabilistes »Ammin Youssouf, cofondateur d’Afrobytes,…