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Choguel Maïga, leader du M5-RFP : « la réunion du CSA à Kidal et la rencontre entre les leaders politiques et le premier ministre ne sont, ni plus, ni moins, qu’une opération de communication »

C’est, du moins, l’avis de Dr Choguel Maïga, leader du M5-RFP. Qui s’apprête à battre le rappel de ses troupes pour, dit-il, l’avènement du vrai changement que les Maliens appellent de tous leurs vœux. C’est dans cette interview qu’il nous a accordée, le week-end dernier, au nouveau siège de leur mouvement. Entretien. Sans concession.

 

Mr le président, le CSA a, pour la première fois, réussi à tenir sa réunion dans la capitale de l’Adrar. N’est-ce pas une avancée majeure dans le processus de paix ?

Ah bon, vous croyez ? Des milliers de kilomètres parcourus pour une réunion, qui a duré une heure, voire moins. A quoi peut-on s’attendre d’une telle réunion ?
Pour moi, la réunion du CSA à Kidal n’est, ni plus, ni moins, qu’une opération de communication.

Pourtant, le drapeau de fantomatique Etat de l’Azawad a, pour la première fois, fait place au drapeau tricolore malien…

Et après ?

Le Premier ministre a rencontré, mercredi dernier, la classe politique, au CICB, pour inviter les leaders politiques à participer, désormais, aux reformes politiques et institutionnelles en cours. N’est-ce pas ce que vous voulez ?

C’est ce que nous demandons depuis longtemps. Mais pourquoi, c’est maintenant que le chef du gouvernement veut nous rencontrer ?

Je vous pose la question : pourquoi maintenant ?

Parce que les autorités de la Transition ont compris qu’à elles seules, elles ne peuvent pas faire grand chose. C’est ce qui explique ce retournement de boubou des autorités de la Transition, qui connaissent, désormais, leurs limites.
D’ailleurs, la réunion du CSA à Kidal, tout comme la rencontre entre le Premier ministre et la classe politique ne sont, toutes les deux, que des opérations de communication destinées à la consommation locale.

Donc, selon vous, la délégation du CSA s’est rendue à Kidal, uniquement, pour boire du lait de chamelle, manger des dates et siroter du thé à la menthe et regagner Bamako ?

C’est tout !

Reconnaissez, quand même, que la rencontre entre le Premier ministre et la classe politique est une avancée majeure pour plus d’inclusivité dans la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles…

Permettez-nous d’en douter. La Transition n’a pas commencé le mercredi 10 février. Il a commencé, il y a déjà, cinq mois. Alors…

Selon nos informations, vous vous apprêtez à battre le rappel de vos troupes pour une grande manifestation en fin février ou en début août. Quel est l’objet de cette manifestation ?

C’est pour obtenir le changement pour lequel des milliers de Maliens se sont battus des mois durant sous IBK.

Dans une de vos déclarations, vous accusez les autorités de la Transition de « perpétuer le défunt régime », c’est à dire celui d’IBK.

Bien sûr que je l’ai dit. Parce qu’on a comme l’impression que les autorités sont réfractaires au changement réclamé par les Maliens.

Donc, pour le M5-RFP, les autorités de la Transition font du « IBK sans IBK ».

Vous le savez très bien : c’est une formule, désormais, consacrée.

C’est pour cela que vous vous apprêtez à remobiliser le peuple malien pour obtenir ce changement tant souhaité par le peuple.

Ce n’est pas, uniquement, pour le changement ; mais pour sauver la démocratie, l’unité nationale, la forme républicaine de l’Etat et l’intégrité du territoire national.

L’imam Mahmoud Dicko, votre ancienne autorité morale sera-t-il associée à ce nouveau combat.

Jamais !

Pourquoi ?

Vous connaissez l’adage : qui a bu, boira ! Tout comme, qui a trahi, trahira !

Pouvez-vous être plus clair ?

L’mam Dicko s’est discrédité depuis qu’il a trahi les idéaux du peuple malien portés par le M5-RFP pour se rallier à la junte militaire, dont il était il n’y a pas si longtemps, le conseiller occulte.

Que pensez-vous de son manifeste ?

Il pensait s’en servir pour se remettre en selle. Mal lui en a pris. Personne n’a cru et ne croira à ses belles litanies, auxquelles il nous a habitués.

Pensez-vous que l’imam Dicko est mort, politiquement s’entend ?

Même s’il n’est pas mort, il n’en est pas loin.

 

Propos recueillis par le Mollah Omar

Source : Canard Déchaine

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