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Choguel Kokalla Maïga : Un an après, quel bilan?

Il était déjà  pressenti à la Primature quelques jours après le coup de force du 24 mai 2021, avant d’y être officialisé le 7 juin. Un an après, le bilan de Choguel Kokalla Maïga à la tête du gouvernement est diversement apprécié. Si des améliorations notables sont à noter au plan sécuritaire, les résultats des autres axes de son Plan d’action peinent à convaincre une partie des Maliens.

 

Après 10 mois, lorsqu’il s’est présenté devant le Conseil national de transition le 21 avril 2022, pour se prêter aux questions des membres de cette institution, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga ne s’est pas dérobé, reconnaissant que seulement 34,38% de son Plan d’action gouvernemental (PAG) avait été mis en œuvre.

Une « auto-évaluation » qui, pour Sékou Niamey Bathily, chargé de communication du Cadre de concertation des partis et regroupements politiques pour une transition réussie, en dit long sur le bilan dans sa globalité, malgré des améliorations  sur le plan sécuritaire.

Moins de deux mois après, pour son premier anniversaire à la Primature, le Chef du gouvernement n’a guère avancé dans l’exécution du reste de ce plan, même si durant ce laps de temps aucune évaluation chiffrée n’a été à nouveau établie.

Sécurité renforcée

Tous les observateurs s’accordent à reconnaitre que le Premier ministre s’est beaucoup consacré au premier axe de son PAG, le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, et qu’il y a eu une nette amélioration du rapport de forces sur le terrain sécuritaire avec la montée en puissance des Forces armées maliennes (FAMa).

Sur cet axe, les chiffres avancés par la Primature parlent : 9 aéronefs acquis (sans compter le CASA C295 réceptionnée le 31 mai), construction et opérationnalisation de 43 postes de sécurité, 6 000 éléments recrutés et 11 500 patrouilles réalisées, entre autres.

Classe politique divisée

Le bilan du Premier ministre parait plus mitigé sur le plan politique. Pour le politologue Dr. Bréhima Mamadou Koné, Choguel Kokalla Maïga a raté le coche en n’instaurant pas un dialogue politique qui aurait dû être initié par le cadre de concertation déjà existant.

« Malheureusement, le Premier ministre, qui est lui-même issu de la classe politique, est celui aujourd’hui qui est en train de faire tourner cette même classe politique. Tant que l’on ne reviendra pas au cadre classique de concertation des partis politiques, tout ce que le PM va décider en termes de réformes politiques et électorales n’obtiendra jamais l’adhésion des partis », pense celui pour lequel le Premier ministre n’a pas réussi à créer un consensus autour de sa personne. Plusieurs partis ont d’ailleurs boycotté les Assises nationales de la refondation, présentées pourtant comme posant les jalons de la refondation du pays.

« Le Premier ministre a tout fait pour amener le pays à l’isolement total. Nous sommes aujourd’hui aussi dans une crise diplomatique qui isole le Mali à l’international, ce qui nous fait subir les sanctions économiques et financières de la CEDEAO et de l’UEMOA », regrette pour sa part Sékou Niamey Bathily.

« Confiance retrouvée»

Autant une importante partie de la classe politique ne s’inscrit pas dans la vision du Premier ministre, autant ce dernier bénéficie du soutien d’une bonne partie de la population malienne. D’ailleurs, selon Dr. Allaye Bocoum, Président du mouvement politique CPM (Convention pour le Mali), depuis qu’il a été nommé, le Chef du gouvernement ne travaille qu’avec le paradigme de la majorité.

« Il faut reconnaitre que sur ce plan il a ramené la confiance entre les gouvernés et les gouvernants. C’est la première victoire du gouvernement dirigé par Choguel Kokalla Maïga. Moi j’appelle même cela ramener la démocratie, parce que cette dernière ne vaut qu’avec la participation du peuple », clame-t-il, qualifiant le Premier ministre de « dirigeant intrépide ».

Au-delà même, poursuit Dr. Bocoum, Choguel Maïga a également renforcé la confiance entre les gouvernants et les institutions en se montrant toujours « loyal et respectueux »  vis-à-vis de celui qui l’a nommé.

À l’en croire, par ailleurs, la gouvernance de rupture est devenue réelle sous ce Premier ministre, « du fait que le peuple aujourd’hui sait exactement ce qui est fait en son nom par le gouvernement ».

Mohamed Kenouvi

Source : Journal du Mali

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