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Choguel Kokalla Maiga à propos de l’Accord d’Alger : «L’État est en train d’installer, petit à petit, les outils de la partition du Mali sans oser dire la vérité au peuple »

Choguel Kokalla Maiga, auteur du livre « Les Rébellions au nord du Mali : des origines à nos jours » paru en 2018 aux éditions Edis, est parmi les Maliens qui trouvent indispensable la révision de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger pour éviter toute « partition » du pays. Il a d’ailleurs soulevé la question lors du premier  anniversaire de son livre.

 

Le président du MPR, membre influent du Front pour la sauvegarde de la république (FSD), Choguel Kokalla Maiga aborde la question de l’Accord d’Alger sans complaisance. Il dit haut et fort que le document ne fera que le plaisir des groupes séparatistes et a toujours réclamé sa révision. Lors du 1er  anniversaire de son livre « Les Rébellions au nord du Mali : des origines à nos jours », il a dévoilé toutes les insuffisances de l’accord dont la mise en œuvre est considérée comme la priorité du gouvernement malien et de la communauté internationale. Choguel Kokalla Maiga estime qu’on ne doit pas parler du bilan de cet Accord, car il n’en a, selon lui, pas. C’est la révision du document qu’il propose. « Ce qui est bon, c’est de relire cet accord, de le reprendre, voir ses insuffisances et les corriger en fonction de ce que nous avons vu pendant les 4 ans  au lieu de nous pencher sur sa mise en œuvre qui ne donne rien », a-t-il déclaré dans une salle pleine à craquer.

Parlant des 4 ans de bilan de l’Accord d’Alger, Choguel affirme que personne n’a pu avancer de résultat potable. Il estime que des autorités intérimaires, le DDR…que le président de la République a avancé comme bilan de l’Accord d’Alger n’ont pas été prévues comme priorités de ce document. « Les autorités intérimaires ne sont pas prévues dans l’Accord d’Alger, c’est une période intérimaire de 18 mois qui est prévue », précise-t-il. La seule solution pour que cet Accord soit utile pour les Maliens, selon lui, c’est son appropriation par le peuple malien. « Il est nécessaire de relire cet accord et de l’adapter aux intérêts supérieurs de notre peuple »,laisse entendre le président du MPR.

Les dirigeants maliens ne disent pas la vérité au peuple concernant l’Accord d’Alger

L’Accord d’Alger a quatre ans, mais peu de Maliens connaissent son contenu. Les autorités semblent, selon Choguel Kokalla Maiga, cacher quelque chose au peuple.

Dans un ton clair, le président du MPR invite les dirigeants maliens à tenir les discours de la vérité au peuple pour éviter d’être considéré comme des traitres. « Il ne faut pas qu’ils (les dirigeants) rentrent  dans l’histoire comme des gens qui ont trahi notre pays », lance-t-il un appel à ceux qui ont la lourde charge de gérer le Mali aujourd’hui.

Pour cet homme politique, le nord n’est plus sous le contrôle du Mali et les dirigeants devront avoir le courage de dire cette vérité au peuple. Choguel Kokalla Maiga invite l’État à avouer, au peuple malien, sa faillite. « Il n’arrive pas à tenir, il n’arrive pas à assurer l’intégrité du territoire malien, il faut qu’il dise la vérité au peuple »,martèle-t-il. Le collaborateur de Soumaila Cissé n’admet pas le laxisme de l’État face aux séparatistes. Il invite IBK et son gouvernement à dire la vérité s’ils veulent un État fédéral. Ça permettra, selon lui, aux Maliens de dire ce qu’ils pensent véritablement.

Pour lui, l’État ne doit pas permettre la « partition » de tout le Mali  pour le plaisir d’un groupe. Ce qui est bizarre, selon Choguel, c’est que même les membres du gouvernement et les députés ne connaissent pas ce qui se trouve dans l’Accord d’Alger. «C’est la Minusma qui est en train de financer des ateliers pour former les députés sur l’accord, cela, quatre ans après la signature », dit-il avant de préciser que l’État malien n’a pas fait ce qu’il devait faire.

Le complot d’un Premier ministre  et de deux autres ministres contre le Mali

L’ancien ministre d’IBK a profité de cette présentation pour révéler le complot d’un premier et de deux autres contre le peuple malien,  en faveur des rebelles : « Je vous dis ici que un Premier ministre plus deux ministres ont fait un papier, je suis sûr qu’ils ont trompé le président qui a donné son OK, pour aller à l’ONU, avoir un mandat pour venir trahir les élus, trahir le peuple malien à travers les personnes qu’ils ont élues , pour nommer ces mouvements armés qui ont terrorisé le peuple ».

Une partie du serment du président de la République disparue dans le nouveau document de révision de la constitution

Choguel révèle du lourd. Cette fois-ci, concernant le nouveau projet de la révision constitutionnelle. Dans ce document, selon Choguel Kokalla Maiga, bizarrement dans la partie  « Serment du président de la République, le bout de phrase : « respecter et faire respecter la constitution » a disparu. L’opposant Maiga refuse de croire que cet état de fait  soit un oubli. Cela entre dans le cadre de la violation de la constitution malienne pour lui. « Parce que les gens savent que l’accord viole la constitution. Dans d’autres pays, c’est les lois qui s’adaptent à la constitution et non l’inverse », laisse-t-il entendre

Choguel jette les pierres dans le jardin de la communauté internationale.

En plus du gouvernement malien, la communauté internationale, la Minusma, les rebelles, chacun a eu sa dose de la part de Choguel Kokalla Maiga. Selon lui, la politique de la communauté internationale contribuera à la partition du Mali. Ni l’État ni la communauté internationale encore moins la Minusma ne respectent, selon lui, le peuple malien. « Lors d’une réunion tenue après l’attaque de Ogossagou, le discours du gouvernement malien, le discours de la Minusma, le discours du représentant de la communauté internationale, quand vous les écoutez, on aura l’impression qu’ils parlent d’un autre pays », a-t-il déclaré avant de les inviter à respecter le peuple malien. L’auteur du livre  « Les Rébellions au nord du Mali : des origines à nos jours » estime que IBK est téléguidé par la communauté internationale et devrait dire cette vérité aux Maliens. « Il faut qu’il dise qu’il ne peut pas tenir face à la communauté internationale ; il ne peut pas tenir face aux rebelles », a-t-il déclaré avant d’inviter ce dernier à faire découvrir cette réalité à ses citoyens.

Risque de la confirmation de la partition du Mali avant 2023

Le président du MPR ne mâche pas ses mots, il dit haut ce que beaucoup murmurent. Selon lui, l’État malien est en train d’œuvrer à la partition du pays. «L’État est en train d’installer, petit à petit, les outils de la partition du Mali sans oser dire la vérité aux populations », a-t-il laissé entendre. Pour Choguel Kokalla Maiga , il y a une grande inquiétude et les efforts doivent être consentis pour empêcher la partition du Mali. L’ancien ministre de l’Économie numérique et de la Communication déplore les dispositions prises par les séparatistes et lesquelles dispositions entre dans le cadre de la partition du Mali. « Si on ne fait pas attention, la partition de notre pays qui est très avancée va être confirmée d’ici 2023 », prévient-il.

Boureima Guindo

Le Pays

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