Le pays, ces derniers mois, a été secoué par bon nombre d’événements. Ce qui préoccupe le plus, c’est l’insécurité : ces vies anéanties, ces existences mutilées, les difficultés à s’adonner à ses activités et promouvoir le développement national. D’ordinaire, le MPR est prompt à réagir pour condamner, apporter une contribution au débat, formuler un appui. Beaucoup se sont étonnés de son silence ces derniers temps. Ce n’est pas de l’indifférence, mais le devoir de réserve : membre de la CMP, il a choisi d’inscrire ses actes dans ceux de ce regroupement sans s’y diluer au point de négliger ses valeurs fondatrices résumées dans son option : le libéralisme consensuel.
Le silence du MPR a une autre cause. Il estime, tout comme bon nombre de regroupements politiques du pays, que les temps ne sont pas aux prises de positions individuelles, mais à l’action concertée pour un sursaut national. Lors de son dernier congrès constitutif, il a émis un message auquel il reste attaché et qui constitue la priorité des priorités : la mobilisation pour la libération nationale. Seule celle-ci pourra permettre de restituer à la Nation son honneur et sa dignité.
Cependant, ce silence ne signifie nullement hibernation. Des actions sont menées, similaires à celles de la fourmi, du termite, c’est-à-dire à la fois efficaces et discrètes en vue de résultats qui s’imposeront d’eux-mêmes. Une sortie n’est pas à exclure les jours à venir pour se déterminer face à l’échéance du 29 juillet. D’ores et déjà, la présence sur le terrain s’est affirmée à deux reprises : la mobilisation à la base lors des élections de proximité qui ont classé le parti cinquième force politique du pays, les rencontres entre les responsables du Bureau Exécutif Central et ses militants.
Intéressons-nous particulièrement à ces rencontres. La première est d’inspiration du BEC. Après les élections communales, les sections de Bla, Dioïla, Kolokani et Koutiala ont reçu des délégations de l’organe dirigeant. Mobilisation et déplacement de foule ont permis de tirer la conclusion : sur les cercles (communes) visités, que l’implantation est forte. La consolider est la recommandation faite aux responsables et aux militants à la base.
La seconde rencontre s’est produite grâce à une initiative de la section de Kati. Celle-ci a tenu à tester son implantation en entreprenant la visite de ses sections. Ainsi s’est-elle retrouvée, dimanche, 11 février, dans la commune rurale de Safo. L’éclat de la rencontre était rehaussé par la présence du président du parti, Choguel Kokalla Maïga. Par cette présence, n’a-t-il pas manqué de confier, s’adressant aux militants en bamanankan, il a tenu à honorer une promesse : rendre visite à la sous-section de Safo quand, par son militantisme, elle créerait l’adhésion des populations en conquérant la mairie de la commune. Le défi a été relevé. Avec 7 conseillers, le MPR s’est adjugé la mairie. Le président du parti l’en a félicité tout en l’exhortant à resserrer les rangs pour les échéances futures.
L’occasion a été offerte également au président du MPR de se prononcer sur ce que certains considèrent comme un silence. Toujours en bamankan, il déclarera, en substance : il est un temps pour chaque chose, un temps pour l’action, un temps pour la réflexion ; agir quand il faut réfléchir est aussi négatif que réfléchir quand il faut agir. Se faisant plus précis, il confiera qu’après son départ du gouvernement, il s’est accordé un temps de réflexion pour : d’une part, mieux cerner les contours du mode de gouvernement actuel afin de savoir s’il est de nature à trouver solutions qui se posent au pays et, d’autre part, déterminer les futures orientations à imprimer au parti, en collaboration avec les responsables du BEC. Du reste, certains de ses responsables se sont vus assigné la tâche consistant à mener une réflexion approfondie afin de proposer des choix possibles pour l’échéance de juillet 2018. Les conclusions auxquelles ils aboutiront seront communiquées aux militants en temps opportun.
La présence de Choguel Kokalla Maïga n’aura donc pas donné satisfaction aux militants de Safo uniquement, elle est également une fenêtre à travers laquelle il est loisible d’entrevoir ce que pourraient être les activités du MPR dans un proche avenir.
La Rédaction
LE SURSAUT