Le dragage et l’orpaillage anarchiques dans le cercle de Kéniéba qui causent d’énormes dégâts à la population étaient au centre d’une conférence de presse hier, mardi 26 janvier 2021, animée par le président de Wassaton, M. Alou Diallo à son siège.
A cette occasion, le président de Wassaton, M. Alou Diallo très affecté par cette situation a précisé qu’ il faut que les plus hautes autorités s’impliquent pour le respect de la loi dans notre pays. « Des chinois sont à Kénieba depuis pratiquement deux ans. Ils font le dragage et l’orpaillage de façon anarchique. Par leurs pratiques, le fleuve est sérieusement dégradé. Plus de 70 entreprises chinoises interviennent dans cette localité. Chaque jour que Dieu fait, ils font une production illégale d’or et de diamant qui s’élève à environ 30 Milliards de FCFA. Dans cette histoire, ni l’Etat, ni le cercle de Kéniéba ne gagne quelque chose. Ce sont quelques individus en complicité avec des chinois qui gagnent. Cette situation est inacceptable et inadmissible. Cette affaire porte atteinte à toute la population de notre cercle », a rappelé le président de Wassaton. Selon lui, lors de leur visite, « le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Colonel Modibo Koné, le ministre des Mines, de l’Energie et l’Eau, M. Lamine Seydou Traoré, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, Mme Bernadette Keïta ont été touchés par ce qu’ils ont vu sur le terrain ».
Il a noté qu’ « un décret ministériel interdit ces pratiques qui portent atteintes à l’environnement ».
Aux dires de M. Diallo, le ministre de la République prend un décret pour arrêter les travaux en cours sur le terrain, en violation de ce document, quelques individus et des chinois continuent avec le dragage et l’orpaillage. Cela est incompréhensible dans un Etat de droit comme le nôtre. « Si la population saisit la Gendarmerie, les gendarmes ne disent rien, mais si les chinois saisissent la Gendarmerie, ils mettent les uns et les autres aux arrêts. Face à cette situation, il est important que les plus hautes autorités prennent leur responsabilité pour que force reste à la loi », a souligné le président de Wassaton. Le conférencier a ajouté ce qui suit : « Avant l’arrivée des chinois, le fleuve servait tout le monde. Tout un chacun trouvait son compte. Mais depuis leur arrivée, le fleuve et nos champs souffrent énormément. Les produits utilisés causent d’énormes dégâts non seulement à la population, mais aussi aux animaux qui vivent dans le fleuve et ceux qui se servent de son eau ».
Il a précisé qu’ils ont confiance en la justice. M. Diallo a noté que « déjà trois personnes répondent de leurs actes devant le Pôle Economique et Financier de Kayes ».
Il pense qu’ils ont trahi leur pays et leur communauté au profit de l’argent des chinois. Le conférencier a fait savoir que « c’est l’Association Wassaton et 17 autres associations qui ont saisi la justice. »
Il a profité de cette occasion pour solliciter le soutien de l’ensemble des communautés maliennes en vue de trouver une solution à cette problématique qui les empêche de dormir. Selon lui, « des Maliens en complicité avec des Chinois ont créé des entreprises soi-disant maliennes alors qu’en réalité elles appartiennent à ces chinois. Certains chinois ont été aussi arrêtés. C’est une centaine de personnes qui profitent de l’argent des chinois, plus de 90% de la population souffrent ».
Le conférencier a précisé que « dans le cercle de Kénieba, 99% de la population sont pour l’arrêt du dragage et l’orpaillage pratiqués par les chinois, car tout le monde ressent les conséquences de ces pratiques. Les dommages causés à l’environnement sont estimés à plus de 400 Milliards de FCFA. Seuls les chinois s’adonnent à des mauvaises pratiques de ce genre. Il est inacceptable que quelques individus prennent en otage le cercle de Kéniéba ».
Selon lui, le 1er Février 2021, ils organiseront à Kéniéba un grand meeting pour dénoncer les pratiques des chinois et soutenir les autorités de la Transition qui accordent une importance particulière à ce problème. « Nous préférons nos champs et notre fleuve à l’or et le diamant. Déjà le monde entier ressent les conséquences des changements climatiques. Si les mauvaises pratiques des chinois s’ajoutent à ces conséquences que deviendra le cercle de kéniéba ? Tous les grands arbres ont été coupés et envoyés en Chine. Ils sont en train de transformer le cercle de Kéniéba en désert. S’ils veulent travailler ici, ils doivent chercher les documents dont disposent les mines qui obéissent à des procédures », a dit le conférencier qui n’entend pas baisser les bras dans cette affaire.
Tougouna A. TRAORE
NOUVEL HORIZON