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Cheick Ousmane Chérif Madani Haïdara chez les opposants : La sécurité et la présidentielle au cœur des échanges

Le mercredi 23 mai 2018, le guide spirituel des Ançars, Cheick Ousmane Chérif Madani Haïdara, président du Groupement des leaders religieux, a rencontré l’opposition démocratique et républicaine en vue de partager avec elle les résolutions des journées nationales de mobilisation d’urgence des leaders religieux et des chefs coutumiers, tenues à Bamako les 13 et 14 mai 2018.

Pour lacirconstance, le chef de file Soumaila Cissé était entouré par plusieurs ténors de l’opposition dont Tiébilé Dramé du Parena, Djibril Tangara du FCD, Oumar Hammadoun Dicko du PSP, l’honorable Amadou Thiam de l’Adp-Maliba. La rencontre a mobilisé également dans les rangs des leaders religieux et coutumiers. Le Cherif a saisi l’occasion pour mettre l’accent sur l’élection présidentielle du 29 juillet 2018. Cette rencontre a été également l’occasion, selon le Chérif, d’échanger avec l’opposition sur le conflit qui met aux prises  Peuls et les Dogons au centre au pays. Face au péril d’une guerre ethnique, le guide des Ançars a préconisé une synergie d’actions pour éviter le chaos qui se profile. CheickOusmane Chérif Madani Haïdara a rappelé en effet que l’objectif global des journées était d’informer, de sensibiliser et de mobiliser les leaders religieux et les chefs coutumiers sur leur rôle et implication dans la consolidation de la paix, la réconciliation, la sécurité et la stabilité au Mali. Et de se réjouir de la signature de l’Accord issu du processus d’Alger, porteur de tant  d’espoir, selon lui, de sonner la fin de la grave crise politico-sécuritaire que traverse le pays depuis 2012. Il a par ailleurs déploré la lenteur dans le processus de sa mise en œuvre, qui crée un terrain  propice au recrutement de jeunes tentés par l’appel et les services des groupes terroristes et d’autres acteurs de l’économie criminelle, dit-il.

Et ce sont ces menaces parmi tant d’autres qui ont motivé une série de recommandations aussi bien à l’endroit des autorités administratives et politiques, de la communauté internationale que des leaders religieux.

Aux autorités politiques et administratives, lesdites journées leurs ont fait des recommandations en rapport avec le retour de l’administration partout où elle est absente, le principe intangible de l’égalité et de la laïcité, la valorisation des légitimités traditionnelles et religieuses à travers un statut légal, l’emploi des jeunes et la réduction du chômage, la vulgarisation de l’Accord et le point de sa mise en œuvre sur toute l’étendue du territoire, l’instauration d’un cadre d’échange entre leaders religieux, chefs coutumiers et la classe politique avant les élections 2018, etc.

A l’adresse de la communauté internationale, les recommandations ont trait à un soutien technique et logistiques aux autorités administratives et politiques afin d’accélérer le retour de l’administration dans les zones où elle est absente. Et, aux leaders religieux, il est question de mettre en place des comités locaux de veille sur les discours religieux, de leur formation en théologie, de la promotion du dialogue intra et inter-religieux ainsi que du brassage multi-ethnique et des échanges intercommunautaires.

Par ailleurs, il a mis l’accent sur les élections du 29 juillet 2018. A l’approche desdites consultations, il est normal de parler avec la majorité et l’opposition, a expliqué le guide des Ançars, en insistant notamment sur les préalables à observer pour la tenue d’élections transparentes et crédible afin d’éviter une crise post-électorale. «Nous prions Dieu pour que le Mali soit dirigé par celui qui amènera la paix et la quiétude dans le pays », a-t-il déclaré, avant de féliciter l’opposition pour ses actes de sagesse.

De son côté, le chef de file Soumaïla Cissé, au nom de différentes composantes de l’opposition, a félicité le porte-parole des leaders religieux pour sa démarche et ses bonnes initiatives afin de prévenir le pire pour le Mali. Et pour convaincre les religieux de la responsabilité de l’opposition et de sa disponibilité à éviter la crise postélectorale, l’honorable Cissé s’est référé à l’aventure de l’opposition pour contrer la révision constitutionnelle. «Nous avons fait sortir les jeunes, sans faire de victimes ni dégâts; nous aimons notre pays plus que nous-mêmes», a-t-il martelé, avant de laisser entendre qu’une crise postélectorale serait catastrophique et de trop pour un pays déjà en crise. Cependant, a-t-il précisé,pour qu’il n’y ait pas de crise postélectorale, il faut anticiper sur les difficultés. «C’est pour cela que nous avions nous-mêmes demandé à la communauté internationale de nous aider à la certification de ces élections pour que nous soyons tous rassurés sur le bienfondé des résultats», a-t-il dit, en souhaitant une élection transparence et la crédibilité.

Pour ce qui concerne la situation déplorable du centre, notamment le conflit intercommunautaire entre les Peuls et Dogons, le chef de file de l’opposition a rappelé qu’une audience avait été sollicitée avec le président de la République pour en parler et trouver une solution. En attendant qu’elle soit reçue, Soumaïla Cissé met d’ores et déjà en garde contre une guerre ethnique susceptible d’engendrer une guerre civile dont le Mali n’a nullement besoin.

La rencontre a été sanctionnée par la remise solennelle au chef de file de l’opposition d’une copie des résolutions des journées nationales de mobilisation d’urgence des leaders religieux avec comme thème central «Défendre notre humanité, notre foi et notre vivre ensemble».

Amidou Keita

Source: Le Témoin

 

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