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Cheick Mohamed Cherif Koné, président du SAM : «Nous, les membres du Sam, nous nous désolidarisons des chantages de certains magistrats qui n’honorent pas la profession»

Le président du Comité directeur du Syndicat autonome de la magistrature, membre élu du Conseil supérieur de la magistrature, membre du Conseil central de l’union internationale des magistrats, Cheick Mohamed Cherif Koné, a animé un point de presse, le jeudi 11 octobre, à la Maison de la presse. Il entend ainsi ne plus être passif ou inactif face aux dérives et excès de certains membres du corps, «qui ternissent l’image de l’institution tout en mettant en péril l’indépendance du pouvoir judiciaire qu’ils vident de tout sens».

«C’est pour  informer l’opinion publique nationale et internationale que des propos malveillants, inappropriés, tenus en violation du serment de magistrat et à son devoir de réserve, par des collègues sans mandat de s’exprimer au nom de tous les magistrats du pays, n’engagent que leurs auteurs, et non pas le Sam, encore moins le corps de la magistrature dont la conduite devrait inspirer et susciter confiance et espoir».

Le décor était ainsi planté par le président Cheick Mohamed Cherif Koné. Selon lequel, il s’agit d’apporter la réplique aux attaques malveillantes pour des intentions inavouées contre l’honorable président de la Cour suprême, la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire et administratif, en même temps plus haute juridiction des comptes, et de clarifier la position du président du Sam, dont il est et reste seule voix autorisée à l’engager sur la réquisition des magistrats par le pouvoir exécutif.

Selon Cheick Mohamed Cherif Koné, de sérieux dangers menacent, depuis quelques temps, notre démocratie, du fait de quelques individus aux services d’intérêts égoïstes. Au titre des mises au point, dit-il, il rejette toute implication dans les spectacles humiliants contre le président de la Cour suprême, qui, de par sa haute personnalité, force l’admiration et l’estime du SAM et de ses militants.

«Le SAM ne se reconnaît pas dans des pétitions à caractère politique en violation du devoir de réserve du magistrat, telles celles exigeant la démission de quelques membres du gouvernement, lesquelles  sortent  du cadre des revendications syndicales et n’engagent que leurs auteurs et le SAM et ses militants se désolidarisent des chantages sur fond de délation dirigés contre un ministre du gouvernement dont la seule faute commise a été une saine et juste application de la loi, conformément au principe de l’égalité des citoyens», a-t-il déclaré.

Au sujet de la fameuse «réquisition» des magistrats, M. Koné a apporté des précisions de taille : «Le SAM prend acte du décret portant réquisition des magistrats, en tant qu’acte réglementaire régulier en la forme et au fond, qui suspend juridiquement le droit de grève, suite à l’avis  de la Cour Suprême faisant ressortir le caractère illégal de la grève illimitée des magistrats, sans service minimal, déclenchée le 25 juillet 2018».

Il a par ailleurs indiqué que le recours du pouvoir exécutif à la réquisition des magistrats en tant que fonctionnaires de l’Etat, au sens de l’article 77 du code pénal, certes encore inédit, est loin d’être une violation de la loi ou une quelconque forme d’atteinte à l’indépendance du Pouvoir judiciaire, lequel n’est incarné ou exercé par des syndicats de magistrats.

Dans la situation en présence, explique-t-il, ce recours à la réquisition, imposé à l’exécutif, apparaît comme la traduction concrète du devoir  incombant à celui-ci d’assumer les responsabilités qui sont les siennes dans la restauration de l’ordre public républicain.

Il estime que  ces mesures réglementaires exceptionnelles, responsables  et salutaires, nonobstant leur caractère péremptoire, offrent  une  sortie de crise honorable  aux magistrats, eux-mêmes, durement éprouvés  par le bilan et les conséquences dramatiques d’un mouvement illicite, qui n’a que trop duré, sans pour autant avoir de rapports établis avec l’intérêt du corps de la magistrature.

Cheick Mohamed Cherif Koné a aussi salué la fermeté du gouvernement et son refus de céder aux chantages sur fond de délation, contraires au serment du magistrat, et souhaite que toutes les dispositions soient prises afin que ce décret hautement salutaire pour l’intérêt général, y compris celui des magistrats, puisse connaître son plein et entier effet.

Ousmane DIAKITE

Le Reporter

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