Mission accomplie pour les tringlots charentais. Dans la nuit de mardi à mercredi, près de 200 militaires du 515e régiment du Train de la Braconne sont rentrés du Nord-Mali. Pendant cinq mois, les soldats charentais ont garni les rangs du bataillon logistique qui venait au soutien des militaires engagés dans l’opération Serval. Ce bataillon logistique de près de 700 hommes avait été placé, entre juin et octobre, sous le commandement du chef de corps du régiment charentais, le colonel Christophe Barbe.

“Il faut savoir qu’au nord de Bamako, il n’y a ni supermarché ni station-service”, illustre le colonel Barbe. “Notre mission consistait donc à ravitailler en permanence les troupes, sur une zone qui s’étend sur 3500 kilomètres, soit la distance qui sépare Angoulême de Moscou”.

“La logistique, c’est un défi permanent”. Le colonel Barbe évoque des ravitaillements incessants, “les deux ors” qu’il faut acheminer coûte que coûte : l’or blanc, autrement dit l’eau, sachant qu’un soldat consomme dix litres d’eau par jour, et l’or brun, le carburant utilisé par les troupes pour leurs missions. “En cinq mois, cela équivaut à deux millions de kilomètres de route pour les convois logistiques”.

“Il a fallu s’adapter à des conditions abrasives. A notre arrivée, les températures grimpait jusqu’à 60° dans le désert. Lors de la première mission, onze soldats sur quarante ont dû être perfusés parce qu’ils étaient déshydratés. On a également connu la saison des pluies, avec des véhicules qui s’embourbaient fréquemment”.

Le 515e Régiment du Train n’est pas sorti indemne de cette mission. Fin juillet, l’un de ses soldats, Marc Martin-Vallet, 28 ans, est décédé suite à un accident de circulation, près de Douentza. Sa famille sera reçue à l’Elysée par le président François Hollande lors des cérémonies du 11 novembre.