L’Essor a suivi le match Mali-Congo en compagnie de l’ancien international qui a été l’un des acteurs de Yaoundé 72
C’est au domicile de Cheick Diallo que notre équipe de reportage a suivi à la télé le match Mali-Congo, comptant pour le premier quart de finale du CHAN (voir l’article de Souleymane B. TOUNKARA). Vous l’aurez deviné, ce choix n’a pas été fait au hasard, loin s’en faut. Sékou Fantamady Diallo plus connu sous le nom de Cheick Diallo a été, en effet, l’un des héros de la CAN, Yaoundé 72 qui avait vu le Mali se hisser en finale, avant de perdre 2-3 contre le Congo.
La rencontre s’était déroulée au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, là où les Aigles locaux avaient rendez-vous, samedi dernier, avec le même Congo. à notre arrivée au domicile de Cheick Diallo, notre équipe de reportage a été chaleureusement accueillie par l’ancien international qui avait à ses côtés un dirigeant du Stade malien, Massiré Koné (Cheick Diallo est coordinateur général des Blancs, ndlr). «Je suis content de vous accueillir chez moi et fier d’avoir été choisi par le Quotidien national L’Essor pour parler de Yaoundé 72. Mais avant tout, je voudrais qu’on prie ensemble pour que les Aigles locaux gagnent aujourd’hui et se qualifient pour les demi-finales», a d’abord introduit l’ancien attaquant des Aigles.
Quelques minutes plus tard, le match Mali-Congo démarre et Cheick Diallo entre dans le vif du sujet. «Je n’ai raté aucun match du Mali depuis le début du CHAN. Je pense que nous avons une bonne équipe sauf que le sélectionneur Nouhoum Diané ne donne pas la chance à tout le monde. Il fait toujours les mêmes changements, alors qu’il est parti avec 33 joueurs», fait remarquer le natif de Mopti.
«Il y a quand même quelques points communs entre Yaoundé 72 et ce match, notamment du côté congolais. Je me rappelle, en 1972, les Diables rouges n’ont rien montré lors de la phase de poules. Ils ont terminé à égalité parfaite avec le Maroc (1 victoire, 1 nul, 1 défaite, 5 buts marqués, 5 encaissés) et c’est seulement au tirage au sort qu’ils se sont qualifiés. C’est presque la même chose encore pour le Congo cette année. Dans un match, tout est possible, mais je pense qu’on peut faire confiance aux jeunes», avance Cheick Diallo. Pendant que l’ancien attaquant des Aigles parlait, les Diables rouges pénètrent dans la surface malienne. «C’est pas bon ça, ne leur donnez pas des espaces», crie Cheick Diallo, comme si les protégés de Nouhoum Diané l’entendaient.
Après cette tempête congolaise, notre interlocuteur reprend avec les souvenirs de Yaoundé 72. «J’ai beaucoup de souvenirs de cette finale perdue contre le Congo, même si je n’ai pas joué beaucoup de matchs, à cause de la blessure. Le Mali avait la meilleure équipe en 1972, nous étions l’un des grands favoris de la CAN. Nous étions bien partis pour remporter le trophée, mais la finale a mal tourné pour l’équipe.
Le dimanche 5 mars 72 était un mauvais jour pour le Mali. Quand je regarde ces jeunes jouer, j’ai un peu peur, parce que les Congolais sont imprévisibles. Il faut qu’ils se méfient des Diables rouges qui n’ont rien prouvé jusque-là, mais qui sont capables de se transcender aujourd’hui», souligne Cheick Diallo. Au fil des minutes, la pression monte dans le salon, le coordinateur général du Stade malien s’agite dans le fauteuil et ne peut plus rester tranquille, surtout quand le ballon arrive dans la surface malienne. «Les Congolais sont imprévisibles, mais quelque chose me dit que le Mali va se qualifier», lance l’ancien sélectionneur-adjoint des Aigles, alors que les deux équipes venaient de commencer les prolongations.
On connaît la suite : Maliens et Congolais ne parviennent pas à se départager au terme des 120 minutes et Cheick Diallo a dû attendre la séance des tirs au but pour se libérer et lancer un grand ouf de soulagement. «En fin, nous avons gagné, je suis content pour les enfants, ils ont fait honneur au pays et méritent d’aller en demi-finales. Je demande à tous les acteurs de football malien de faire bloc derrière les enfants et de profiter du CHAN pour enterrer définitivement la hache de guerre. Ces crises à répétition n’apporteront rien à notre football. Asseyons-nous autour de la table pour discuter et travaillons main dans la main pour développer notre football», soupire Cheick Diallo, avant de nous donner au revoir.
Djènèba BAGAYOKO
Source : L’ESSOR