Depuis 3 ans, une vingtaine de coopératives mobilise régulièrement des crédits de campagne de plus de 40 millions de Francs CFA auprès des caisses de microcrédit. Et les entreprises privées bénéficient de plus de 675 millions auprès des banques. C’est ce qui ressort des résultats du «Projet d’appui aux coopératives et entreprises de services agricoles pour l’accès au marché par les petits producteurs et les femmes rurales (D-MASS)» exécuté dans les cercles de Sikasso, Yorosso et Koutiala. Le 7 novembre 2017, à l’Hôtel Olympe international, le Groupe de Recherche en Économie Appliquée et Théorique (GREAT-Mali) a fait la dissémination des résultats de ses enquêtes sur ledit projet.
Exécutée entre mai 2014 et avril 2017 par le consortium d’ONG AMEDD-Mali, et AMASSA Afrique verte, cette étude a concerné 31 villages et 414 ménages dans le cercle de Koutiala, 29 villages et 373 ménages dans le cercle de Sikasso. Quant au cercle Yorosso, elle a concerné 39 villages et 499 ménages. L’objectif de cet exercice était d’améliorer la commercialisation des produits agricoles des petits producteurs à travers le développement des liens d’affaires contractuels entre les agrégateurs (Coopératives/ opérateurs privés) et les acheteurs.
Ainsi, au cours de l’exécution du projet, le consortium a adopté une démarche qui a consisté d’abord à identifier, sélectionner et profiler des coopératives agricoles. Ensuite, ces coopératives ont été formées en gestion organisationnelle, commercialisation, marketing, contractualisation, gestion des opérations post-récolte et qualité des céréales. Des unités de transformation ont été également formées sur les meilleures pratiques de transformation, la gestion de la qualité et la commercialisation des produits agricoles. Cela, afin de faciliter les relations contractuelles entre les coopératives et les acheteurs sur les différents marchés concernés.
«Ce volet formation des producteurs a été initié afin d’améliorer leurs revenus à travers une meilleure négociation avec les commerçants», a précisé Massa Coulibaly, Directeur de GREAT-Mali. Les experts du consortium ont également témoigné qu’à travers ce projet, la confiance a été rétablie entre les institutions financières et les acteurs agricoles. Ainsi, depuis 3 ans, une vingtaine de coopératives mobilise régulièrement des crédits de campagne de plus de 40 millions de francs CFA auprès des caisses de microcrédit. Quant aux entreprises privées, elles bénéficient de plus de 675 millions francs CFA auprès de la Banque Malienne de Développement Agricole (BNDA) et d’ECOBANK.
Plus de 5500 tonnes de céréales vendues en agrégation
Grâce à cette intervention, plus de 11000 petits producteurs sont parvenus à développer des compétences en matière de gestion des opérations post-récoltes et de commercialisation de produits agricoles. Toute chose qui leur a permis de vendre plus de 5500 tonnes de céréales en agrégation.
Pour pérenniser ces acquis, des groupes de producteurs ont été identifiés et dotés de téléphones portables à travers lesquels, GREAT-Mali se charge de leur fournir des messages relatifs à la bonne commercialisation des produits agricoles.
Ousmane Ballo
Programme de Renforcement des capacités des Protections civiles de l’Afrique de l’Ouest (PCAO) : La prise en compte des victimes d’attentat terroristes au cœur du projet
Hier s’est tenu, à l’hôtel Salam Azalaï, le séminaire des directeurs généraux de la protection civile de neuf pays de l’Afrique de l’Ouest (PCAO). L’ouverture de la cérémonie a réuni le Ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile, Gal Salif Traoré, l’Ambassadrice de France au Mali, Mme Evelyne Descorps, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies (RSSG) et chef de la MINUSMA, M. Mahamat Saleh Annadif.
Le PCAO qui implique 9 pays d’Afrique de l’Ouest (Benin, Burkina Faso, Côte-d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo) vise à donner aux Etats, sur une période de 3 ans, la capacité d’agir de manière efficace et coordonnée en réaction à un attentat terroriste et contribuer au renforcement de la capacité opérationnelle du commandement et de la gestion de crise des services de protection civile des pays bénéficiaires.
Ce séminaire, piloté par l’ambassadrice de France au Mali et la Direction de la coopération de la sécurité, de la défense du ministère de l’Europe et des affaires étrangères français avec le soutien du ministère malien de la sécurité et de la protection civile, s’inscrit dans ce cadre et vient en appui aux services de protection civile, à la prise en compte des victimes d’attentats terroristes.
Pour l’Ambassadrice, Mme Evelyne Descorps, la formation, la concertation, l’entrainement et l’échange sont essentiels pour les acteurs en charge de la protection civile de la région. « Devant la permanence des crises en Afrique et ailleurs, le Ministère de l’Europe et des affaires étrangères a souhaité, à travers son réseau de coopérants, initié un programme d’entrainement régional doté d’un fonds de 1,2 million d’Euro dédié à la formation et au développement des capacités d’entraide », a déclaré l’ambassadrice.
Le ministre de la sécurité et de la protection civile, Gal Salif Traoré, abondant dans le même sens, a indiqué que la situation sécuritaire dans la région ouest africaine impose l’impérieuse nécessité de se doter de politiques et stratégies communes se traduisant par la mutualisation des efforts dans la prévention et la gestion des attentats terroristes. « Ce programme aux objectifs plus ambitieux en réponse à l’évolution de la situation sécuritaire, permettra sans nul doute, de renforcer la résilience des pays de la bande sahelo-saharienne dans la lutte contre le terrorisme. Cela, à travers le renforcement de la capacité opérationnelle des services de protection civile des différents pays, lorsqu’ils seront confrontés à un afflux massif de victimes d’attentat ou d’une catastrophe majeure », a commenté le ministre Traoré.
Le Gal Salif Traoré a remercié la coopération française pour tous les efforts consentis dans le cadre du renforcement des capacités des services de protection civile des pays de la sous-région en général et du Mali en particulier.
Daouda T. Konaté
Source: Le Challenger