Nous assistons aujourd’hui à une floraison de jeunes artistes notamment dans le domaine des arts plastiques et cet engouement ne trouvera sa vitesse de croisière que si les artistes bénéficient d’espaces dignes de ce nom. Des espaces pouvant les accompagner dans leur épanouissement au plan national et international.
C’est ce à quoi aspire le nouveau Centre culturel Makoro. Un projet du jeune artiste peintre malien soutenu par Total Services et autres partenaires. Les travaux de construction du centre sont confiés à la société SMTA tandis que le plan a été pensé par l’agence d’architecture Edificare dirigé par l’architecte franco-malien Sébastien Philippe.
Le Centre culturel Makoro en construction est situé sur la colline de Sogonafing et offre une vue imprenable sur la colline de Koulouba, la ville de Bamako et le fleuve Niger. C’est un espace multifonctionnel sur une superficie de près de 1000 m2 répartis sur trois niveaux.
AU rez-de-chaussée, nous avons la loge du gardien, une salle de contrôle et sécurité, l’accueil et l’administration du Centre, l’espace bar-restaurant, un sous-sol combinant un grand espace de travail et une salle d’exposition. En descendant un étage, on retrouve l’espace de création proprement, où les artistes pourront s’exprimer en toute liberté, en s’aidant de la belle vue sur la ville pour y puiser, pourquoi pas, l’inspiration. Enfin, l’étage supérieur comporte la résidence pour les artistes nationaux et internationaux, avec quatre chambres avec sanitaires, une pièce commune et une grande terrasse qui pourra également servir d’espace d’exposition.
Un modèle africain ?
Le choix du nom Makoro est tout sauf fortuit. De prime abord, c’est un hommage à la mère de l’artiste initiateur, issue de la lignée de Makoro, la brave dame qui a marqué l’histoire des Diarra du Royaume de Ségou. Aussi, Makoro peut signifier quelque chose qui est à coté de nous. La proximité. Makoro veut dire aussi “vieille personne” symbole de la sagesse. “Ces différentes significations peuvent résumer l’être humain envers sa société et lui-même”, ajoute Amadou Sanogo.
“L’idée de ce projet a été nourrie depuis des années. En tant qu’artiste, je me suis toujours posé la question à savoir qu’est-ce que je peux apporter aux autres jeunes artistes et à ma nation ? C’est la réponse à cette question qui m’a conduit à réfléchir ce projet qui aspire à pallier un certain manque d’espace résidence et d’échanges à vocation internationale”, nous confie Amadou Sanogo qui aura, plusieurs années plus tard, l’opportunité, à Paris, en 2019, lors d’une de ses expositions, de vendre son rêve à Total Services à l’occasion de la visite des membres de la Fondation Total, séduits par son travail d’artiste peintre.
“Après quelques échanges, ils m’ont fait savoir qu’ils ont deux projets artistiques à financer dont un en Afrique et l’autre en Asie mais qu’ils n’avaient pas encore choisi les pays ni les projets. C’est là que je leur ai parlé de mon projet de Centre. Un rêve pour le Mali. C’est ainsi qu’ils m’ont fait rencontrer le directeur de la Fondation Total à Paris et après ils m’ont mis en contact avec Total-Mali pour réaliser le projet”, nous raconte Sanogo.
Au-delà d’offrir un espace de résidence de création aux artistes, le Centre Makoro ambitionne de booster la création artistique malienne à l’international à travers un accompagnement de ses résidants jusqu’à leur intégration dans des circuits internationaux. Pour ce faire, à en croire Amadou Sanogo, des partenariats avec des galeries internationales sont en train d’être noués afin de permettre aux artistes, après leur sortie de résidence de pouvoir présenter leurs œuvres au-delà d’un marché national.
C’est n’est pas tout. L’artiste sélectionné à la suite d’appel à candidatures sera parrainé par un artiste international et aidé tout au long de sa résidence par un critique d’art. De quoi lui offrir un accompagnement de qualité. Outre les arts plastiques, le Centre abritera également un atelier pour enfants dans plusieurs disciplines artistiques comme le théâtre, la musique, la danse, les arts culinaires, entre autres.
Impressionnée par le projet, la Fondation Total envisage de s’en inspirer pour construire des centres dans “tous les pays” d’Afrique. Le Centre Makoro, même en chantier, devient donc un modèle pour l’Afrique…
Youssouf Koné
Source: Aujourd’hui-Mali