Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Centrafrique: une opération à durée variable selon ses objectifs

PARIS, 26 novembre 2013 (AFP) – L’ampleur et la durée de l’opération que la France s’apprête à lancer en Centrafrique dépendront des objectifs qui lui seront fixés : sécurisation de Bangui et des grands axes de circulation ou tentative de stabiliser l’ensemble du pays, estiment les experts.

Jean-Yves-Le- MALI VISITE

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui a annoncé mardi le déploiement prochain d’un millier d’hommes, table sur une opération “pour une période brève, de l’ordre de six mois”, “en appui” de la force africaine déjà présente en Centrafrique qui pourrait se transformer ultérieurement en force de l’ONU de maintien de la paix.

L’intervention se déroulera sur deux terrains: “Humanitaire, pour dissuader les exactions contre la population. Sécuritaire, pour ne pas laisser une zone +sécurité zéro+ au coeur de l’Afrique”, a-t-on expliqué à l’AFP dans l’entourage du ministre.

La France, qui renforce son dispositif dans la région depuis plusieurs semaines, n’attend pour intervenir que le feu vert du Conseil de sécurité de l’Onu, annoncé pour début décembre.

Elle compte déjà 410 hommes stationnés en permanence à Bangui, des forces de quelques milliers d’hommes prépositionnées notamment à Libreville, au Gabon, N’Djamena, au Tchad, et 350 parachutistes à bord du Dixmude, un bâtiment de la Marine française qui croise dans le golfe de Guinée.

Selon les militaires, l’entrée en Centrafrique par voie aérienne, par l’aéroport de Bangui ou sur quelques pistes encore en état ailleurs dans le pays, ou par le port de Douala au Cameroun, puis par la route, ne pose pas de problème particulier.

Une fois sur place, quelle sera la mission de cette force?

“S’il s’agit de restaurer dans un premier temps la sécurité de Bangui et à proximité, ça ne devrait pas être très compliqué et ne devrait pas prendre énormément de temps”, estime auprès de l’AFP le général Jean-Paul Thonier, spécialiste des opérations en Afrique.

“S’il s’agit de restaurer la sécurité sur l’ensemble de la RCA, on entre dans une opération de longue haleine qui nécessitera des volumes de forces, un accompagnement logistique et énormément de temps”, souligne-t-il.

“unités mobiles”

Une fois votée la résolution de l’Onu encadrant l’opération, l’intervention française peut être déclenchée rapidement. Son efficacité dépendra en revanche de l’état de préparation de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), composée actuellement de 2.500 soldats de pays voisins de la RCA, sur un total prévu de 3.600.

En Centrafrique, les militaires français et africains seront confrontés à des milices armées bien moins structurées et équipées que les groupes jihadistes du nord du Mali. Dès lors, l’intervention relève plus d’une opération de sécurisation que d’une vraie action de guerre.

Après Bangui, l’une des priorités des forces françaises devrait être de sécuriser les deux axes routiers qui relient la capitale de la RCA au Tchad, au nord, et au Cameroun, à l’ouest.

“Ca nécessite d’engager des moyens, des unités assez mobiles pour faire du contrôle de zone: on n’est pas présent partout, mais par un système de patrouilles mobiles on arrive à limiter l’insécurité, on peut être dissuasif”, relève un officier général.

Des “pôles de sécurité” devraient être mis en place, notamment à Bouar ou Bossangoa, dans le nord-ouest du pays, où les violences ont pris un caractère inter-communautaire entre chrétiens et musulmans. Ces “pôles” devraient permettre aux soldats français et africains, dont les effectifs resteront limités à quelques milliers d’hommes au total, de rayonner et d’étendre leur contrôle.

Autre difficulté, il faudra reconstituer des forces de sécurité centrafricaines.

“On aura le même problème qu’au Mali, reconstruire une armée ou une police centrafricaine à peu près efficace”, souligne le général Thonier. L’exemple malien a montré qu’il s’agissait d’une opération de longue durée.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance