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Centrafrique : pourquoi y aller ?

Jean-Yves Drian base armée Gao opération Centrafrique différente Mali

Mais qu’allons-nous faire dans cette galère, puisque François Hollande a annoncé hier une “action militaire immédiate” ? Défendre les intérêts français ? Pas dans un premier temps mais un deuxième : même si la Centrafrique a longtemps été le coeur de la “Françafrique” du temps de Bokassa, les intérêts économiques français ne sont plus si importants dans ce pays. Allons-nous rétablir l’ordre ? Oui. C’est même le but explicite de la résolution puisqu'”un mandat de protection des civils et stabilisation du pays” a été donné à “la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine”. Cette Misca aura fort à faire dans ce pays où 500 000 personnes ont été chassées de chez elles, plus d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants souffrent de la faim, des milliers d’autres de viols, d’exécutions, sans compter les centaines d’enfants recrutés de force pour combattre.

C’est que ce pays se “somalise” à grande vitesse : absence d’État, d’administration, la Centrafrique ayant connu des coups d’État à répétition jusqu’au dernier, en mars de cette année, où l’ancien président a été renversé et avait demandé – en vain – l’aide de la France. L’objectif est d’abord humanitaire et sécuritaire. Il est aussi stratégique. La Centrafrique est aux frontières du Cameroun, du Tchad et du Congo et non loin du Gabon, où Total a fait un chiffre d’affaires de 1,708 milliards de dollars en 2012. Si le désordre s’y installe, la Centrafrique, dont les frontières sont poreuses, peut être, comme la Somalie, une plaque tournante par les menées djihadistes venus du Nord et de l’Est de l’Afrique.

Or l’anarchie y menace. Les exactions s’y multiplient. La France, depuis son intervention au Mali, dispose en Afrique d’un crédit renouvelé. L’intérêt de la France n’est pas de relancer la Françafrique mais de s’y investir différemment, car la France dispose d’atouts importants insuffisamment mis en valeur dans la dernière période : ce n’est pas un hasard si 500 hommes d’affaires français et africains se sont réunis ces derniers jours à Paris alors que l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine présentait 15 propositions pour renverser la tendance au recul de la France sur les marchés en pleine croissance de l’Afrique. Pendant ce temps, la Chine et les États-Unis, mais aussi le Brésil et la Turquie, gagnent des parts de marchés.

Car l’Afrique connaît une croissance moyenne de plus de 5 % par an ces dernières années alors que nous patinons ! D’où l’annonce par François Hollande d’un doublement des échanges avec l’Afrique. Ce n’est pas non plus un hasard si cette intervention a eu lieu la veille de la décision d’intervention en Centrafrique.

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