Un groupe d’experts des Nations Unies a appelé, mercredi 27 octobre 2021, les autorités centrafricaines à mettre fin à toutes relations avec les paramilitaires russes accusés de harceler et d’intimider la population centrafricaine. Le groupe d’experts a souligné, dans un communiqué que Wagner « harcèle et intimide » des civils.
Le groupe d’experts des Nations unies se dit « extrêmement préoccupé » par la présence de Wagner en Centrafrique et appelle les autorités du pays à rompre toutes relations avec le groupe paramilitaire russe qu’il accuse de « harcèlement » de civils. « Nous sommes extrêmement préoccupés par les actes d’intimidation et les récentes informations faisant état de harcèlement violent commis par le personnel militaire et de sécurité privé à l’encontre d’individus et de communautés », a déclaré, mercredi, le groupe d’experts onusiens dans un communiqué. Cette déclaration intervient dans un contexte où la présence de paramilitaires russes dans le pays particulier et l’Afrique en général, fait l’objet de tensions diplomatiques importantes.
Par ailleurs, le groupe d’experts des Nations unies a établi une liste de personnes qui ont été, selon lui, « violemment harcelées et intimidées » par « les paramilitaires russes Wagner». Cette liste est composée des civils, des membres du personnel du maintien de la paix, des journalistes, des travailleurs humanitaires, des membres des minorités… En outre, il indique avoir reçu des informations qui incriminent des paramilitaires russes du Groupe Wagner, « des viols et des violences sexuelles à l’encontre de civils dans plusieurs localités de la République centrafricaine ».
Selon les experts onusiens, les paramilitaires russes ont procédé également à « des détentions arbitraires, des actes de torture, des disparitions forcées et des exécutions sommaires ». Malgré plusieurs rapports, indiquent-ils, accusant les paramilitaires russes, ils poursuivent ces exactions « sans relâche et en toute impunité ».
Ils ont par ailleurs, appelé dans le communiqué, le gouvernement centrafricain « à mettre fin à toutes relations avec le personnel militaire et de sécurité privée, en particulier le groupe Wagner ». « Nous exhortons les autorités à se conformer aux obligations qui leur incombent en vertu du droit international », soulignent-ils dans le communiqué.
Outre, cette déclaration du groupe d’experts de l’ONU, plusieurs autres rapports et témoignages ont déjà accusé les mercenaires russes du groupe de Wagner et les forces armées centrafricaines de « viols, tortures, et exécutions des civils mais aussi incendié des maisons le 15 février 2021 à Bambari, dans le centre du pays », ont rapporté mi-juin, la chaine américaine CNN et The Sentry, un groupe d’investigation indépendant. Ils avaient par ailleurs, relevé qu’ils avaient obtenu des documents confidentiels de l’ONU confirmant les accusations contre les mercenaires russes en RCA.
En outre, la mission onusienne en République centrafricaine – Minusca avait aussi publié en juin un rapport sur de supposés crimes commis par les soldats centrafricains et les mercenaires russes contre les populations civiles. Des accusations que le gouvernement centrafricain avait toutefois nié, déclarant ainsi qu’une enquête avait été ouverte.
Dans un rapport publié début octobre, selon nos confrères de l’Agence de presse turc, Anadolu, les autorités centrafricaines ont finalement reconnu les exactions commises par ses soldats et les mercenaires russes. Notons que la présence des paramilitaires du groupe Wagner en Afrique est, depuis plusieurs semaines, au cœur des tensions diplomatiques. La France et ses amis ont dénoncé à plusieurs reprises la présence de Wagner en Centrafrique.
Ibrahim Djitteye
Source: LE PAYS