Au Mali, la journée de la Femme du 8 mars coïncide avec le Ramadan cette année. Des femmes pensent que la situation impactera les célébrations. Dans les zones instables, la fête s’annonce compliquée par manque de soutien et d’insécurité. Des mères déplacées prévoient une fête triste, sans aide des autorités et partenaires.
Festivité du 08 Mars 2016 au Palais de la Culture de Bamako, en présence du Président de la République IBK, du premier ministre, du RSSG et des membres du gouvernement ainsi que les femmes du Mali, venues en grand nombre. Bamako, Mars 2016.
La journée du 8 mars s’annonce difficile pour les femmes déplacées des régions de Mopti, de Gao et de Tombouctou. Elles peinent à se procurer de quoi rompre le jeûne, et les pagnes du 8 mars sont hors de leur portée, à les en croire.
« On n’a pas d’argent pour acheter les pagnes du 8 mars », affirme une déplacée. « Les années précédentes, on achetait nos pagnes et on organisait les balani show », rappelle une autre. « À cause de l’insécurité, on ne peut vraiment pas fêter », déplore une troisième intervenante. « 6 000 FCFA pour les 3 pagnes, c’est très cher », exprime cette dernière.
Faire le bilan et relever les défis
Au même moment, les organisations luttant pour les droits des femmes s’activent pour les soutenir et améliorer leurs conditions de vie. Le 8 mars est l’occasion de faire le bilan et de relever les défis à venir, selon Mme Keita Fatimata Maiga, coordinatrice du projet chez Wildaf Mali. « C’est également pour nous de voir ce qui a marché et ce qui n’a pas marché, et de voir quelles pistes encore on peut entreprendre afin que la souffrance des populations puisse vraiment être allégée », dit-elle.
Mme Aicha Diarra, responsable de la clinique juridique de Wildaf, organise des journées de sensibilisation et des dons alimentaires pour aider les femmes déplacées. Celles-ci font face à de nombreux problèmes, notamment le manque d’eau, de logement et de soins. « Les actions menées envers les femmes pour la fête, il y a des sensibilisations », d’après Mme Diarra. « Nous leur faisons des dons, du sucre, du riz, mais pas de pagne », précise-t-elle.
Avec le temps, la journée internationale des femmes perd son sens pour de nombreuses personnes. La signification originale de cette célébration cède la place aux traditions folkloriques et au port de pagnes.
