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Ce que j’en pense: L’union sacrée exige le pardon

Les Assises nationales de la refondation ont débuté hier matin au CICB. Le Mali vient de loin depuis l’attaque et le rush des groupes islamistes d’Iyad Ag Ghali. Le pays a frôlé la dislocation. Le bon Dieu avait envoyé le président français François Hollande à notre rescousse. Les terroristes repoussés au nord accepteront un accord de cessez-le-feu. L’accord de paix de Bamako issu du processus d’Alger tient toujours.

Mais nous n’avons pas la paix. De mon point de vue, la thématique n° 9 est l’épine dorsale des Assises nationales de la refondation nationale. Les délégués vont débattre des points suivants : «PAIX, RÉCONCILIATION ET COHÉSION SOCIALE – APPROPRIATION ACCORD POUR LA PAIX ET LA RÉCONCILIATION AU MALI, ISSU DU PROCESSUS D’ALGER – DÉMOBILISATION-DÉSARMEMENT – RÉINSERTION.

Au niveau de cette thématique, il sera question de la résurgence des conflits intra et intercommunautaires ; de l’émergence de conflictualités multiples ; de l’aggravation des disparités sociales ; de la situation de précarité généralisée ; des difficultés de réinsertion des groupes armés (non signataires) ; de la non appropriation de l’accord par les populations.

Les discussions porteront aussi sur la difficile question de l’application intégrale de l’accord ; sur les difficultés dans la mise en œuvre du processus de Démobilisation-Désarmement-Réinsertion (DDR) ; sur le déficit de confiance entre les parties signataires de l’accord ; sur la multiplicité et l’inefficacité des acteurs internationaux dans la mise en œuvre de l’accord. Tous ces points sont pertinents.

N’est-ce pas qu’en matière de bonne gouvernance le rappel de certains mots clé permet de garder le bon cap. La mise en garde du colonel Assimi Goïta dans son premier discours après les événements du 18 août doit inspirer les réflexions du forum actuel. Il avait déclaré : « Nous n’avons plus le droit de commettre des erreurs. » L’erreur congénitale de tous les régimes qui se sont succédé au pouvoir d’État dans notre pays du 22 septembre 1960 à l’arrivée du colonel Assimi Goïta au pouvoir c’est de ne rien pardonner à l’adversaire politique. Le déclic de la dérive a été le procès de Fily Dabo et ses compagnons.

Et pourtant à la veille de la déclaration de l’indépendance de notre pays, le Parti progressiste soudanais (PSP) avait tenu un congrès de dissolution pour se fondre dans l’US-RDA. Pour ne pas mettre en péril l’unité du Mali. L’erreur fatale sera de gouverner avec des préjugés et de ne jamais faire confiance. Depuis cette époque, les ressentiments personnels ont toujours animé les dirigeants du pouvoir d’État malien.

L’heure de vérité a sonné. Les Assises nationales de la réfondation ne doivent-elles pas saisir l’occasion d’accorder le pardon à tous ceux qui ont dirigé le Mali de septembre 1960 à la chute du président Ibrahima Boubacar Kéïta. N’est-ce pas que nous Maliens sommes les héritiers de KOUROUGAN FOUGA ? La croyance à la force morale salvatrice du pardon avait généré le cousinage à plaisanterie.

Tous les Maliens blancs ou noirs sont des cousins à plaisanterie. J’espère que les Assises Nationales de la refondation proposeront à ce pays, une résolution spéciale sur une amnistie générale pour récupérer au service du Mali tous ceux qui ont commis des fautes dans l’administration, dans l’armée dans le processus de prise des décisions. Le Mali Kura exige des sacrifices. Le général De Gaulle aurait déclaré un jour «qu’un grand homme d’État est la rencontre d’un événement et d’une volonté». Le colonel Assimi Goita a fait la preuve qu’il ne manque pas de volonté. Notre devoir de génération est de calmer le Mali pour toujours.

Sékou Oumar DOUMBIA

Source : L’ESSOR

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