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Ce que cache le prêt chinois à l’Afrique

Lors du septième Forum sino-africain, le président chinois a promis de nouveaux prêts estimés à 60 milliards de dollars, dont 15 milliards de dollars “d’aide gratuite et de prêts sans intérêts”, aux États africains.

Au cours de cette grand-messe, les 53 dirigeants africains présents, ont renégocié les conditions de financement de leurs  différents projets.

Xi Jinping s’est livré à une véritable opération de charme. En plus de ces nouveaux prêts, il a aussi promis à ses homologues africains que la Chine “annulerait” une partie de la dette des pays les moins développés. Des dettes contractées depuis une vingtaine d’années et qui s’élèvent à 132 milliards de dollars. Une bonne nouvelle, estime Sébastien Périmonyexpert de l’Institut Schiller sur l’Afrique et spécialiste des relations sinoafricaines.

Selon lui, “si comme l’a dit Xi Jinping, ces 60 milliards de dollars vont dans les huit projets qu’il a proposés à l’Afrique: l’autosuffisance alimentaire d’ici 2030, l’interconnexion des infrastructures, l’augmentation des importations africaines en Chine. Si tout çà est réalisé, à ce moment là, le PIB réel de l’Afrique va augmenter et lui permettra de pouvoir rembourser ses prêts”. 

Cadeau empoisonné ?

Selon les dernières estimations publiées par l’institut américain The China Africa Research Initiative (CARI), la dette chinoise pèse lourdement sur certains pays comme l’Ethiopie, la Zambie ou le Cameroun, les obligeant à restructurer une partie des créances détenues par la Chine.

C’est d’abord une volonté de la Chine de renforcer ses bases sur le continent africain. C’est destiné à permettre aux entreprises chinoises d’avoir à s’occuper des travailleurs chinois et d’avoir la possibilité de s’installer sur le continent africain. Et donc à l’arrivée, ces sommes mirifiques qui sont annoncées par la Chine finissent par retourner à Pékin dans les comptes des États africains”, prévient Adama Gaye, spécialiste des relations sino-africaines et auteur du livre “Chine – Afrique: le dragon et l’autruche.”

Le piège de l’endettement 

Cependant, les prêts chinois suscitent des inquiétudes. Le Fonds monétaire international (FMI) s’inquiète par exemple de la dette publique de Djibouti  qui a explosé de 50% à 85% du PIB. Une situation qui risque de poser des problèmes pour la stabilité financière du pays.

De nombreux citoyens d’autres pays fustigent le fait que Pékin a recours le plus souvent  à une main-d’œuvre chinoise, au détriment des autochtones. Non content de cet état de fait, de nombreux Malgaches ont vivement protesté pendant plusieurs semaines en 2016, contre une société chinoise de droits d’exploitation d’une mine d’or. Même situation au Kenya, où une ligne de chemin de fer financée par Pékin a été  vivement critiquée pour son coût et sa construction à travers des parcs nationaux, rapporte l’AFP.

Une offensive diplomatique

Ce Forum a eu lieu dans un contexte marqué par la forte concurrence commerciale de la Chine  avec les USA  de Donald Trump. Pékin entretient de relations diplomatiques avec quasiment tous les pays africains, à l’exception de l’ex-Swaziland, eSwatini qui continue ses relations avec Taiwan.

Par ailleurs la Chine a ouvert en 2017 à Djibouti, sa première base militaire à l’étranger sa première base militaire. Pour rappel, dans le cadre de l’initiative des nouvelles routes de la Soie, projet cher au président Xi Jinping, lancé en 2013, on a assisté à une multiplication des projets sur le continent, avec un investissement annuel estimé à 3 milliards de dollars depuis 2015.

Source: dw

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