Le 07 Avril 2021, Mamadou Sow, habitant à Missabougou nous confie qu’il s’était rendu au commissariat de police du 13ème arrondissement. Muni de son ancienne pièce d’identité, et de trois photos pour renouveler sa carte d’identité, le jeune étudiant de vingt-deux ans s’est réveillé « depuis 5 heures 30 minutes, pour être à l’heure du rendez-vous », a-t-il confié. Malheureusement, aussitôt arrivé, il est surpris de ne pouvoir s’inscrire sur la fameuse liste qui l’attendait à la porte. Elle est déjà remplie, le quota fixé, par on ne sait qui, a été atteint, car les 50 premières personnes venues ont déjà bouclé la liste journalière.
Pourtant, à la porte, le monde est à l’affût, à la demande de cet autre précieux sésame. « Chaque jour, c’est le même scénario. Des jeunes, vieux et mêmes des femmes mariées ou en maternité, viennent se bousculer ici dans le rang pour pouvoir s’inscrire sur la liste des 50 personnes. Une fois remplie, c’est de retourner pour le lendemain » se désole un jeune homme, qui parque les motos devant un commissariat de police en commune VI du district de Bamako. Notre interlocuteur ne comprend pas pourquoi ce scénario est habituel et tarde à s’améliorer.
Nous avons voulu en savoir plus, où, arrivé déjà vers 6 heures du matin, nous trouvions la fameuse liste encore déjà remplie. Mais pourquoi ? demande-t-on à un agent de police sur place. Sans prêter bonne attention à notre interrogation, ce dernier répond « il s’agit du quota monsieur. Si ce quota est atteint, et que tu ne t’es pas inscrit sur la liste des 50 premiers venus, tu peux rentrer à la maison » a-t-il rétorqué sans laisser plus de détail.
Un quota de 50 personnes, loin de satisfaire la demande. La carte civile est sollicitée chaque jour. Et cela, depuis des années, avec des gênes et stress pour les demandeurs, qui sont souvent exposés à des risques et conséquences de se lever à des heures trop tôt. Mais hélas, aucune solution. Dans bien d’arrondissements à Bamako, le refrain est le même. Cinquante premiers venus, cinquante premiers servis, et hop ! on (…)
A.A.D
NOUVEL HORIZON