Les communiqués de presse expliquant les coups portés aux terroristes ces dernières semaines se succèdent. Mais ce que ne précisent pas ces articles, c’est le lien qu’il y a entre les opérations de destruction de convois par l’aviation à la frontière nigérienne, et les récentes arrestations de Kidal. Ce lien saute aux yeux lorsqu’on étudie ces dossiers depuis le Mali.
Le convoi détruit au Niger, à la frontière libyenne en septembre a bien sûr un lien avec cet autre convoi bien plus important, détruit presque au même endroit, le 10 octobre dernier. Chacun sait que les groupes terroristes sont en concurrence, et s’observent. Dans le convoi de septembre, c’est Abou Aassim al Muhajir, dit « Le Soudanais », proche de Belmokhtar qui a été capturé. Une fois entre les mains des forces nigériennes, il a manifestement tout fait pour faciliter, en espérant en vain une libération, la réussite du raid sur le convoi du groupe terroriste concurrent : celui des terroristes d’Iyad Ag Ghaly et de son groupe Ançar Dine. On connaît depuis longtemps l’inimitié qui existe entre Mokhtar Belmokhtar et Yahya Abou Al Hammam, l’émir du grand Sahara d’AQMI, auquel sont affiliés Ansar Dine et son leader, Iyad Ag Ghaly, qui opère dans la région de Kidal. Tous les coups sont permis entre les deux organisations narco terroristes qui se vouent mutuellement une haine irréductible.
Dans ses propres troupes, la hyène de Kidal a des traîtres. Les touaregs sont réputés pour leur machiavélisme ; mais surtout pour mordre la main qui les a nourris. Comme les analystes attentifs l’auront relevé, l’attaque aérienne du 10 octobre avait laissé échapper un jihadiste… Hussain Sidi Mohamed, un poids lourd touareg, a pourtant pu être capturé dès le lendemain, avec d’autres complices, alors qu’il était très bien dissimulé, au milieu du désert. Comment cela a-t-il été possible ?
Les noms sortent… Un homme a en effet tout « balancé » : celui qui a été capturé à la frontière nigérienne et qui est lui aussi, comme Abou Aassim « le Soudanais » entre les mains des forces de police à Niamey. Cet homme c’est Ahmed Al Faki, dit « Abou Tourab ».
C’est à Kidal qu’on s’inquiète de la capture de ce cadre touareg proche de Iyad Ag Ghaly.
Les leaders HCUA n’hésitent plus à donner des informations précises aux forces de sécurité pour ne pas eux-mêmes être inquiétés.
Les liens pourtant évidents entre ces affaires sont déjà niés par les propagandistes d’Ançar Dine. Peut être les sous-fifres d’Iyad Ag Ghaly chercheront-ils aussi à nier que l’énorme quantité d’armes saisie n’a été rendue possible que par les trahisons, les manipulations, et retournements dans leurs rangs. La peur change de camp à Kidal …
Boubacar SIDIBE