A quelques encablures de la présidentielle, l’Adéma-Pasj est encore confronté au choix de son avenir. Ses cadres n’arrivent pas à regarder dans la même direction. A cause des calculs mesquins, la rencontre du mercredi a failli tourner au vinaigre entre les pros IBK et les pros candidature interne.
Face à l’insistance d’avoir un candidat bon teint du parti, les deux clans se regardent en chien de faïence.
Autour du maire du District Adama Sangaré, les pros IBK sont en train de tout mettre en exergue pour que le parti ne présente pas un candidat contre IBK. Face à eux, Moustapha Dicko et d’autres estiment qu’il est temps que le parti s’assume.
Depuis la fin des deux mandats constitutionnels d’Alpha Oumar Konaré, le Pasj a perdu ses repères. Il est devenu un suiviste. Pire, après le départ des gens comme Tiémoko Sangaré ou encore Adama T. Diarra et leur retour pour prendre la tête du parti, le parti est devenu un véritable bordel. Longtemps dans la lutte pour que le parti revienne à ses idéaux initiaux, Moustapha Dicko est toujours mis en minorité. Cela, à cause des intérêts sordides des uns et des autres. Et en tête de ce chamboulement, le vieux briscard Dioncounda Traoré et l’homme de tous les régimes Assarid Ag Imbarcawane qui pourtant a été éjecté frauduleusement de son fauteuil aux dernires législatives.
C’est dans cet imbroglio que la rencontre du mercredi dernier a failli tourner au vinaigre. Sachant qu’Adama Sangaré et ses acolytes avaient, auparavant, planifié leur jeu. Voulant l’imposer lors de la réunion, il y eut un véritable tohu-bohu. Mettant fin à la rencontre.
Cependant, certainement candidat pour un second mandat, IBK et Dioncounda seraient à la manœuvre pour encore diviser le parti. Pour ce faire, ceux qui sont considérés comme les bailleurs du parti seraient tous partants pour soutenir IBK. Ils estiment qu’à l’heure actuelle, le parti n’a pas un homme de carrure pouvant tenir tête à IBK et Soumi champion. Surtout, estiment-ils, après la débâcle de 2013 dont les cicatrices demeurent. A cet effet, pour eux, il faut aller avec le président sortant qui a tous les atouts pour s’imposer. Il a les moyens de l’Etat, la sécurité d’état, il est également l’organisateur des élections. En Afrique, disent-ils, il est difficile notamment en Afrique francophone d’organiser une élection et la perdre. Même s’ils font semblant d’ignorer quelques cas patents du Sénégal, de la Côte d’Ivoire entre autres.
A leur opposé, les pros candidature interne pensent que le parti doit se ressaisir afin de sauver notre démocratie. Pour eux, l’Adéma-Pasj et le Cnid Fyt doivent tout mettre en exergue pour que le sang versé des martyrs ne soit pas vain. Pour ce faire, l’Etat étant devenu népotique, frivole et policier, il est aujourd’hui plus qu’opportun de reprendre le flambeau. Ils estiment qu’étant une machine électorale, cette élection doit permettre au Pasj de revenir à ses idéaux initiaux. Pour eux, gagnant ou perdant, la présidentielle de 2018 doit être le moment idéal pour le parti de se refaire. Ils sont d’ailleurs convaincus qu’après le putsch de 2012 ayant ébranlé les fondamentaux de la démocratie, les Maliens ont compris. Aujourd’hui, il faut se ressaisir en barrant la route à IBK qui a trahi tous les principes cardinaux de la lutte de 1991.
En tout état de cause, les bisbilles au sein du parti risquent de provoquer une autre cassure à l’orée de la présidentielle. Sauf si le président IBK, au vu de la réalité du terrain, s’abstient pour une sortie honorée.
B. DABO
Source: Zénith Balé