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Candidature Adema à la présidentielle 2018: déjà le clash ?

La sérénité apparente au sein de la Ruche à quelques encablures de la présidentielle de 2018 cache mal le degré de tension et surtout de méfiance ente les ruchers.

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Du moins entre des membres du Comité exécutif et un supposé candidat à qui l’on prête une ambition présidentielle avant le processus de désignation officielle du parti qui est en cours.

La passe d’armes des déclarations sur fond de suspicion entre le Secrétaire général du parti de l’Adema, Assarid Ag Imbarcaouane et le présumé candidat déclaré, Kalfa Sanogo, rappelle si besoin en était cette manque de tranquillité au sein de la grande famille des Abeilles.

Et pour cause : à peine 24 heures après l’appel solennel à lui lancé par plusieurs associations et clubs de soutien pour se présenter à l’élection présidentielle de 2018, kalfa Sanogo, non moins membre influent et maire de la commune urbaine de Sikasso, s’est vu littéralement réprimander par son parti à travers un communiqué signé du Secrétaire général du Comité exécutif.

Dans ce communiqué, qui sonne comme un désaveu cinglant, le parti s’est dit étonné d’entendre sur une chaine internationale que « le choix du maire de Sikasso d’être candidat a un lien avec une décision émanant de l’instance dirigeante du Parti, relative à son positionnement par rapport à la majorité présidentielle et à la désignation de son candidat à la prochaine présidentielle ».

La suite on la connaît : l’Adema-PASJ a apporté un démenti ferme concernant ces informations qu’elle juge « infondées » et à la limite « tendancieuses » tout en soulignant qu’elle ne se sent nullement concerner par ce meeting organisé à Sikasso, le samedi 16 septembre 2017 pour soutenir la prétendue candidature de Kalfa Sanogo.
L’occasion était aussi bonne pour le Comité exécutif de clarifier la situation au sein du parti : «La Direction du Parti tient à signaler qu’à ce jour, le processus de désignation du candidat du Parti à l’élection présidentielle de 2018 n’est pas encore déclenché.

Ce processus répond à des dispositions précises des Statuts du parti et n’est mis en route que par le Comité Exécutif, à travers les instruments et mécanismes prévus à cet effet ».

La réaction de l’ancien PDG de la CMDT ne s’est pas fait attendre. Accusé à tort ou à raison de nourrir l’ambition du choix du parti Adema avant même la fin de la procédure de désignation, il n’en fallait donc pas pour le maire de Sikasso de riposter aux prétentions à lui portées par ses détracteurs à travers un entretien qu’il a accordé à nos confrères vendredi dernier à Sikasso.

“Je n’ai mentionné nulle part que je suis candidat à la présidentielle. Ce sont des associations et la section de l’Adema de Sikasso qui m’ont invité à me présenter à la présidentielle et ma réponse a été claire dans mon discours. J’ai bel et bien dit je m’en réfère aux instances de mon parti. D’autres s’agitent pour me porter un chapeau. C’est une cabale orchestrée par trois personnes dont je tairai les noms qui sont à la base de ce jeu au prix de leur intérêt personnel…”.
Par cette guerre des mots, les observateurs avertis du microsome politique sont unanimes à le reconnaître, y compris au sein de la Ruche Adema elle-même, que le choix du candidat de l’Abeille solitaire, dans la perspective de joutes présidentielles qui pointent à l’horizon s’ouvre sous de mauvais augures en raison de fortes tensions liées au positionnement des uns et des autres.

En effet, c’est une lapalissade que d’affirmer, sinon de constater qu’à chaque fois (à l’exception près de 2013), le processus de désignation du candidat devant défendre les couleurs rouge et blanc donne traditionnellement lieu à des cassures si profondes qu’il en résulte le départ d’anciens militants et responsables ruchers qui préfèrent rallier d’autres formations ou créer leur propre parti politique, en signe de protestation contre les coups bas et autres intrigues au sommet, le plus souvent noués au détriment des textes et intérêts supérieurs du peuple rucher. En tous cas, c’est ce qu’il a été donné de constater par trois fois au sein de la Ruche Adema : en 1994, le MIRIA s’est détaché de l’Abeille plus que jamais solitaire, sous la conduite éclairée du Pr.

Mohamed Lamine Traoré ; en 2001, le RPM apprenait le métier à tisser avec Ibrahim Boubacar Kéita, ancien président du parti et Premier ministre ; en 2003, l’URD prend son envol pour mieux porter l’estocade à la Ruche désormais déchue de son piédestal de premier parti sur l’échiquier politique national, les nouveaux dissidents étant conduits par Soumaïla Cissé, candidat officiel PASJ et non moins challenger du Président ATT et IBK aux dernières présidentielles de 2002 et de 2013 .

Compte tenu de ces antécédents et face à la mauvaise donne par anticipation, il faut craindre une nouvelle saignée dans la grande famille des Abeilles tant les protagonistes de la crise, perchés au sommet ou embusqués dans l’antichambre du Comité exécutif, ont des agendas et/ou des intérêts diversement opposés. Voilà pourquoi des nostalgiques d’un passé glorieux du parti n’hésitent pas à lever les voix aux fins d’inviter le Comité d’exécutif et les futurs candidats déclarés ou cachés à travailler pour arrondir les angles politiques dans la perspective de la désignation du choix du parti.
Ces derniers, excédés par les luttes de succession exacerbées par les ambitions personnelles démesurées, ont voulu dans une adresse, poignante et déterminée, engager la responsabilité des barons du pays face à l’histoire.
Cet appel sera-t-il entendu ? Rien n’est moins sûr…

Par Mohamed D. DIAWARA

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