L’objectif est de faciliter l’accès et le maintien à l’école de plus de 500.000 enfants à travers le pays et d’améliorer les conditions d’apprentissage et d’enseignement pour une éducation de meilleure qualité
Le Premier ministre Oumar Tatam Ly, dans le cadre de la rentrée scolaire 2013-2014, a présidé lundi à Tombouctou le lancement de la campagne « Retour des enfants à l’école » sur le thème de « la paix est de retour, l’école aussi ».
Simultanément, le directeur de cabinet du gouverneur du district de Bamako, Amadou Dolo, présidait au groupe scolaire « Faladié Sokoro » à Bamako le lancement officiel de cette campagne pour les académies de la capitale. L’objectif de cette campagne qui s’étend aussi aux académies de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Gao et Douentza est de faciliter l’accès et le maintien à l’école de plus de 500.000 enfants à travers le pays, et d’améliorer les conditions d’apprentissage et d’enseignement pour une éducation de meilleure qualité.
Cette campagne qui est organisée avec la collaboration de l’UNICEF, permettra aussi aux élèves et aux enseignants de bénéficier de matériel scolaire et d’une formation tout au long de l’année scolaire. Elle contribuera à faire revenir à l’école tous les élèves contraints à l’abandon par l’occupation des régions du Nord et à recruter ceux en âge d’être scolarisés.
L’opération ambitionne par ailleurs de ramener les élèves, les enseignants déplacés et réfugiés chez eux, de favoriser la reprise normale des cours dans toutes les écoles fermées pour des raisons conflictuelles et d’équiper plusieurs écoles. « Aujourd’hui 21 octobre 2013, date retenue pour le lancement de la campagne « Retour des enfants à l’école » est pour nous enfants le meilleur chemin vers notre avenir et notre espoir. Cette campagne dénote la volonté indéniable des autorités politiques et administratives scolaires, de la société civile et des partenaires de l’école d’agir pour un retour salutaire à l’école. Chers camarades, l’école ouvre ses portes. Il est temps que nous y retournions, car notre avenir en dépend. Sachez que les racines de l’éducation sont amères, mais ses fruits sont doux », a proclamé Mlle Goundeli Diarra, la porte-parole des élèves du groupe scolaire « Faladié Sokoro ».
La directrice de l’académie de la rive droite a souligné l’importance d’une campagne qui invite tous les acteurs et bénéficiaires de l’action éducative à reprendre le chemin de l’école. Mme Dicko Balissa Cissé a ensuite expliqué pourquoi le groupe scolaire « Faladié Sokoro » avait été choisi pour abriter le lancement de la campagne « Retour des enfants à l’école » : cet établissement fondamental fait partie des écoles ayant reçu le plus grand nombre d’élèves déplacés.
La campagne est une première étape pour re-scolariser les enfants. Si elle soutient ceux directement touchés par la crise, elle n’ignore pas que plus de 1,2 million d’enfants au Mali n’ont jamais eu accès à l’école ou sont déscolarisés. Frappées d’un taux d’exclusion de plus de 52 %, les filles constituent le plus gros segment de la déperdition scolaire. L’éducation des filles est une des priorités de l’UNICEF », a noté la directrice adjointe de l’organisme onusien, Mme Alessandra Dentice, qui a noté qu’au Burkina-Faso plus de 40% des enfants réfugiés maliens présentés aux examens de fin d’année étaient des filles. Dans le camp de MBera (Mauritanie), les filles représentaient près de la moitié des effectifs du primaire lors de l’année scolaire écoulée, mais elles n’étaient que 22% au secondaire.
Ces exemples illustrent la nécessité de poursuivre les efforts et de s’assurer que l’école offre les mêmes chances à tous et à toutes. Dans le cadre de cette campagne, l’UNICEF s’engage à appuyer le gouvernement du Mali dans ce sens, a assuré Mme Alessandra Dentice.
Le directeur de cabinet du gouverneur du district de Bamako a, lui, rappelé combien la crise avait affecté tous les secteurs vitaux de l’économie de notre pays, notamment celui de l’éducation. Des infrastructures et des équipements scolaires ont été saccagés et pillés par les agresseurs. Du coup, l’administration scolaire, les enseignants et les élèves des zones touchées par l’occupation ont été dispersés compromettant la scolarité et l’avenir des milliers d’élèves.
Tout comme les autres localités épargnés par la crise sécuritaire, le district de Bamako a accueilli et hébergé nombre d’élèves déplacés dont certains ont été déscolarisés suite au changement brusque de résidence, a constaté Amadou Dolo. Il a salué l’engagement de l’UNICEF dont l’appui dans la construction et la reconstruction a permis de doter des élèves et des écoles en kits scolaires et récréatifs.
La cérémonie s’est poursuivie par la présentation d’une leçon modèle sur l’éducation à la culture de la paix, d’un sketch des élèves sur le retour de la paix et de l’école dans les régions du Nord et la remise de kits scolaires aux élèves et enseignants.
S. Y. WAGUE
L’essor