Les amis du Mali sont plus que jamais mobilisés pour l’instauration d’une paix durable dans le Septentrion de notre pays, d’où leur participation en nombre et en qualité aux Etats généraux de la décentralisation dans notre pays qui se sont ouverts lundi dernier. En marge de ce rendez-vous essentiel pour notre pays, certaines personnalités étrangères ont été reçues en audience, lundi dans la soirée, par le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta. Il s’agit de l’ancien ministre français de la Coopération, Charles Josselin, du directeur de recherche émérite du Centre national de la recherche scientifique de France, André Bourgeot et du Secrétaire général du Parti Istiqlal du Maroc (Parti de l’indépendance en français), Abdelhamid Chabat.
L’ancien ministre de la Coopération, Charles Josselin, actuellement membre honoraire du Parlement et vice président du Conseil général de France, a été la première personnalité reçue par le chef de l’Etat. Il était accompagné de parlementaires français et d’experts en décentralisation. L’entrevue qui durera plus d’une heure, a permis à ce grand ami de notre pays de réaffirmer son soutien personnel au chef de l’Etat ainsi que la solidarité du Parti socialiste français dont il est l’une des figures historiques pour le retour d’une paix durable dans notre pays.
A sa sortie d’audience, Charles Josselin dit être venu réaffirmer le soutien de la France au Mali dans le cadre de des Etats généraux de la décentralisation au Mali. « Avec le président Ibrahim Boubacar Keita, nous avons eu un échange d’amitié et de fraternité sur la situation au Nord du Mali. Vous n’êtes pas sans savoir que nous avons une même résonnance politique et nous entretenons une amitié de très longue date », a-t-il rappelé. Pour ce ténor de la politique française, ces assises sont d’une importance capitale pour le Mali, car il s’agit de faire une évaluation succincte de la mise en œuvre d’une politique, en analysant les avancées et en corrigeant les insuffisances ainsi que les imperfections. « J’ai été impressionné par la forte mobilisation des Maliens pour ces assises, particulièrement les acteurs directs de cette décentralisation. J’ai également été impressionné par la vivacité des débats juste après la cérémonie d’ouverture, ce qui démontre à suffisance que la décentralisation est une question fondamentale pour le Mali. Pour nous, le Mali a eu raison de faire de cette décentralisation son levier de développement. Et cette décentralisation doit être accompagnée de moyens. Le Mali peut compter sur l’accompagnement de la France pour franchir cette étape majeure de son développement », a insisté Josselin.
DEPUIS PLUS DE 20 ANS – Après l’ancien ministre, c’est le directeur de recherche émérite du Centre national de la recherche scientifique de France, André Bourgeot, qui a été reçu par le président de la République. Ce chercheur et anthropologue émérite est également un ami de notre pays et un fin connaisseur du Nord du Mali, particulièrement la région de Kidal avec laquelle il s’est familiarisé depuis plus de 20 ans et qui a fait l’objet de plusieurs de ses ouvrages. André Bourgeot était venu partager avec le chef de l’Etat ses analyses de la crise qui secouent cette partie de notre pays. « Je suis au Mali dans le cadre d’un forum civil organisé par le Pr. Issa Ndiaye, où j’ai eu à faire des communications sur la situation de Kidal, l’organisation sociale et traditionnelle de cette ville, les acteurs de la crise actuelle. Je suis donc venu partager mes analyses avec le président de la République et lui faire part d’un projet que je nourris pour le Mali. Il s’agit de la création d’une chaîne universitaire sahélo-saharienne qui permettra aux pays de la bande sahélo-saharienne de mieux se connaître afin de vivre ensemble dans l’harmonie », a-t-il indiqué en réaffirmant son accompagnement au chef de l’Etat pour une recherche de la solution durable à la crise au Nord.
La troisième personnalité reçue par le président Ibrahim B. Keïta était le Secrétaire général du Parti Istiqlal du Maroc, Abdelhamid Chabat. Il était accompagné du ministre Bocar Moussa Diarra, président de l’UM-RDA. L’hôte marocain est présent dans notre pays dans le cadre d’une rencontre politique avec le parti l’UM-RDA. A sa sortie d’audience, il indiquera être venu réaffirmer la disponibilité de son parti à travailler avec le Mali pour la recherche d’une solution durable à la situation que traverse notre pays. Il a rappelé que le Maroc soutient le Mali dans la défense de son unité et de son intégrité territoriale. Selon lui, la présence du Roi Mohamed VI à l’investiture du Président Ibrahim Boubacar Keita témoigne de la vitalité des liens de coopération que partage notre pays et le royaume Chérifien. Il a ainsi mis l’accent sur la convention que son parti Istiqlal – premier parti politique marocain et aujourd’hui première force politique du royaume, fondé pour obtenir l’indépendance étatique du Maroc et remplacer le protectorat colonial français par une monarchie constitutionnelle – vient de signer avec l’UM-RDA pour une coopération politique très avancée.
D. DJIRÉ
