Le projet Keneya Jemu Kan (KJK) en partenariat avec le ministère de la Santé et l’USAID a lancé le 12 juin dernier la campagne nationale pour la promotion de la santé maternelle, néonatale et infantile. C’était à l’hôtel Sheraton de Bamako en présence des responsables du ministère malien en charge de la Santé, de l’USAID et du projet Keneya Jemu Kan. Ce projet de l’USAID, pour une durée de cinq ans -décembre 2014-décembre 2019- et couvrant les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Mopti et Gao, vise à assurer la promotion et la communication pour la santé. Son but est de contribuer à des améliorations durables en matière de santé au Mali ; grâce à l’utilisation accrue de services à fort impact et à l’adoption de comportements sains.
Au Mali, le taux d’effectivité d’au moins 4 consultations prénatales (CPN) reste encore faible malgré les efforts déployés par le gouvernement du Mali et ses partenaires. Selon l’EDS-M V 2012-2013, seules 41% des femmes en âge de procréer ont fait 4 CPN au cours de leur dernière grossesse, une femme sur quatre, soit 25 %, a fait sa première visite avant le quatrième mois de grossesse. Aussi, 25% des femmes ayant eu une naissance vivante au cours des trois années ayant précédé l’enquête n’avaient pas reçu de soins prénatals, 37 % des femmes ont reçu au moins deux injections de vaccin antitétanique au cours de leur dernière grossesse. Il y a également le fait que seulement 31 % des enfants de 12-23 mois ont été complètement vaccinés avant l’âge de 12 mois et seulement un tiers des enfants de moins de 6 mois, soit 33 % sont exclusivement allaités.
Ces facteurs ont un impact sur les taux de mortalité maternelle et néonatale avec un taux de mortalité maternelle est de 368 pour 100 milles naissances vivantes. En ce qui concerne le taux de mortalité néonatale, il est de 34/1000 naissances vivantes, le taux de mortalité infantile est de56/1000 et le taux de mortalité infanto-juvénile est de 95/1000.
Aussi, les résultats de la «recherche qualitative sur les facteurs qui influencent l’utilisation des services de santé maternelle et infantile au Mali du projet USAID/Keneya Jemu Kan (KJK)», révèlent qu’il existe plusieurs facteurs socio-culturels, économiques et structurels qui réduisent l’utilisation optimale des services de santé maternelle, néonatale et infantile par les maliens. Parmi ces facteurs, on peut citer la faible communication au sein du couple et la faible implication des hommes sur les questions de santé maternelle, néonatale et infantile. En outre, il le faible soutien social à la femme pour la prise en charge des problèmes de santé maternelle, néonatale et infantile, la faiblesse des moyens financiers et l’absence des soins de santé dans les priorités de dépenses de la famille, l’existence de normes et pratiques sociales qui nuisent à la femme et à l’enfant, la dépendance économique de la femme et le faible accès aux informations et aux services.
Pour les responsables du Projet KJK , afin d’apporter une réponse globale en termes de communication et de création de la demande, le ministère de la Santé en collaboration avec les projets USAID KJK ont décidé de la réalisation de la première campagne de communication entièrement dédiée à la santé maternelle et néonatale à travers la plateforme globale de communication pour la santé jigisigi qui est la deuxième campagne de la plateforme globale de communication, dont la première campagne était consacrée à la planification familiale. La plateforme jigisigi est un véritable couteau suisse pour la communication pour le changement social et de comportement ainsi que la promotion de services et de produits de santé à haut impact. Elle offre un ensemble cohérent d’outils, de méthodes et d’approches pour la résolution de problèmes de santé publique par la communication car la communication sauve des vies.
A travers les stratégiques de communication pour le changement social et de comportement, le renforcement des capacités institutionnelles des partenaires et le marketing social, la vision du projet KJK est celle d’un Mali où les populations œuvrent ensemble au niveau national, dans leurs communautés et au sein de leurs familles pour l’avènement d’un meilleur bien-être. Des ménages bien informés et soutenus au plan social s’engagent dans un dialogue constructif sur le genre et la prise de décisions et adoptent un ensemble de comportements et de croyances qui conduisent à des comportements plus sains. Cette transformation est soutenue par les voisins, les structures communautaires et les politiques nationales. Tous les Maliens des zones urbaines et rurales – sont des décideurs informés et motivés qui peuvent obtenir et utiliser des comportements, des produits et des services de santé abordables et d’une importance vitale.
A travers des activités, le projet KJK entend faire que d’ici 2030, les femmes en âge de procréer, soutenues et accompagnées par leurs maris, feront leur première consultation prénatale, dès le premier trimestre de la grossesse et bénéficieront d’au moins quatre consultations, d’un accouchement assisté dans une formation sanitaire et de CPON de qualité. Notons enfin que le projet Keneya Jemu Kan intervient dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Mopti, Gao et dans le district de Gao.
Dieudonné Tembely
Source: infosepte