Depuis quelques semaines, une campagne d’information et de sensibilisation est distillée sur les antennes de l’ORTM par la Compagnie malienne des textiles (CMDT) pour inciter les exploitants miniers des sites d’orpaillages à retourner à la terre arable. Un appel qui risque de produire un effet de boomerang quand on sait qu’il a été un mauvais augure pour des milliers d’exploitants miniers chassés dans la follée
De quoi la Compagnie malienne des textiles se mêle-t-elle en fendant d’un sketch de sensibilisation et d’information à l’endroit des exploitants des sites miniers ? Ce message de la CMDT vise à inciter les miniers notamment ceux des zones rurales à regagner leurs origines pour une campagne agricole productive. La géante de la cotonculture malienne veut faire croire aux ruraux que la terre promet encore du trésor et que le coton reste la clé du bonheur. Chose qui est loin de convaincre ces jeunes qui avaient délaissé la culture du coton à cause des multiples problèmes socioéconomiques engendrés.
Avec le système de dette collective, combien de braves paysans ont été victimes de ce système consistant à faire payer par Jean les dettes contractées par Paul. Les premiers qui ont compris qu’il s’agit par ce procédé d’un système de paupérisation du paysan obligé d’engloutir dans les vivres, l’argent qu’il ne gagne pas dans le coton. C’est pourquoi, ils ont vite basculé dans la culture d’autres produits de rente tels que la pastèque, la calebasse, le « Dah rouge », le sésame, l’arachide et même des plantes fruitières.
D’autres ont quitté le coton pour scruter un autre horizon, d’où la ruée vers l’or dans des contrées lointaines.
En quelques mois d’activité, ils ont trouvé ce qu’ils ont cherché en vain pendant des années de cotonculture. Dans le lot des effets collatéraux de la cotonculture, il y a la destruction de la faune et de la flore. A preuve, dans les zones de cotonculture, combien d’adolescents reconnaissent un caméléon. Cette espèce est exterminée comme d’autres. La terre a été soumise à de pires formes d’exploitations et débarrassée de sa substance nutritive du fait de la culture du coton.
Malgré tous ces méfaits, la CMDT tente de faire croire que l’exploitation minière constitue une menace sur la production agricole. Alors qu’elle joue au sapeur-pompier, l’on peut lui reprocher d’être à la base du malheur des exploitants miniers.
Drissa Tiéné