Le 26 septembre 2018, sous la présidence du Directeur national du Commerce et de la Concurrence (Dncc), Boucadary Doumbia, a eu lieu l’atelier de restitution du rapport d’étude/campagne contre la vente illicite des médicaments et l’automédication au Mali. Etaient à ses côtés, le président du Conseil national de la société civile, Bouréima Allaye Touré, la présidente de l’ASCOMA (Association de Consommateurs du Mali), Mme Coulibaly Salimata Diarra, le représentant de la direction de la pharmacie et du médicament, Dr Amadou Bagayogo. Cette étude sur la vente illicite des médicaments et l’automédication au Mali vient d’être faite par l’ASCOMA avec l’appui financier de Anne Fransen Fund Membre de l’organisation mère de l’Ascoma Conumers International CI regroupant plus de 225 associations venant de 115 pays à travers le monde.
Au Mali, des constats faits par l’ASCOMA, une bonne partie de la population pratique l’automédication alimentée par la vente illicite de médicaments. Aujourd’hui, dit-elle, la vente illicite de médicaments a atteint des proportions inquiétantes dans le pays et concerne toutes les localités du pays. Face à la recrudescence de la pratique et à la tolérance dont elle semble bénéficier de la part des autorités en charge de sa gestion, l’ASCOMA, soucieuse de la promotion du droit à des soins de santé de qualité et à la préservation du bien-être des populations, souhaite renforcer son accompagnement des autorités dans la lutte contre la vente illicite des médicaments et son corollaire qui est l’automédication.
Le présent rapport va dans ce sens et décline les conclusions de l’étude menée par l’ASCOMA dans le cadre de cette campagne et s’articule autour des objectifs suivants : Faire un état des lieux de la vente illicite des médicaments et de l’automédication au Mali; mettre en exergue les causes et les conséquences de la pratique au Mali ; identifier les différents groupes cibles victimes de la pratique ; évaluer les mesures législatives et règlementaires relatives à la vente illicite des médicaments et leurs effets ; identifier les différents axes d’orientation/d’intervention pour la campagne.
Le but visé par l’ASCOMA est de parvenir à une solution durable à ce phénomène mondial qui altère la santé et le bien-être des populations déjà vulnérables.
Les résultats de l’étude s’articulent autour des points suivants: les définitions des principaux concepts ; les principaux adeptes de la vente illicite des médicaments et de l’automédication ; les principaux motifs en faveur de la vente illicite des médicaments et de l’automédication ; les principaux types de médicaments, objet de la vente illicite des médicaments et de l’automédication ; les principaux clients de la vente illicite des médicaments et de l’automédication et leurs marchés d’approvisionnement ; les dispositions législatives et règlementaires relatives à la vente illicite de médicaments et de l’automédication ; les données relatives aux résultats des saisies douanières de médicaments.
En conclusion, le rapport indique que l’étude a permis, à travers les informations et données recueillies auprès des différents acteurs, la constitution d’une base de données utile pour la suite des activités de la campagne.
Des données qui pourront être certainement recoupées, voire actualisées avec des personnes ressources du domaine des médicaments, de la vente illicite et de l’automédication.
Toutefois, il a été donné de faire les constats limitant le cours des investigations à savoir : la rétention d’informations par certains services techniques identifiés pour les besoins de la cause; la réticence observée de la plupart des vendeurs de rue.
Le président du CNSC, Bouréima Allaye Touré, a remercié l’Ascoma d’avoir attaqué un sujet qu’est une préoccupation africaine, voire mondial ; un sujet de préoccupation du Cnsc aussi qui n’a jamais cessé de dénoncer depuis 2008 la vente illicite des médicaments dans nos rues, marchés. « On voit comment nos médicaments sont vendus et par qui. Avec cette étude de l’Ascoma sur les médicaments illicites, ça nous donne un argumentaire de plus pour travailler avec les départements concernés sur la question. L’outil nous permet au fond de notre combat », déclare le président du Cnsc.
Le DNCC, Boucadary Doumbia, a salué la pertinence de l’enquête qui est un thème important pour le gouvernement malien. L’illustration est qu’en 2015, sur proposition de l’Ascoma, le gouvernement a adopté la loi 2015-036 sur la réforme des textes législatifs et réglementaires sur la vente illicite des médicaments. Il ajoutera que la vente est encadrée au Mali même s’il y a des insuffisances, nous espérons qu’elles seront améliorées lors de cet atelier.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain