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CAF: Patrice Motsepe, un milliardaire à la tête du football africain

À 59 ans, Patrice Motsepe se prépare à écrire un nouveau chapitre de sa success story. Car l’entrepreneur, bien qu’adepte de la discrétion, est incontestablement un modèle de réussite dans son pays. Il a grandi dans le township de Soweto, près de Johannesburg. Dans ce ghetto réservé aux non-Blancs, sa famille relativement aisée tient un “spaza shop”, à la fois épicerie et débit de boissons en Afrique du Sud. Les sept enfants suivent des études dans des établissements catholiques privés et Patrice Motsepe peut se permettre de chercher sa voie, passant d’abord une licence d’art avant de s’intéresser au droit minier et au droit des affaires.

En 1988, il intègre le cabinet d’avocats Bowman Gilfillan et, en 1993, peu après l’abolition de l’apartheid, il en devient le premier associé noir. Le début d’une ascension sociale fulgurante. Dans les années qui suivent, il fonde Future Mining et African Rainbow Minerals Gold, deux sociétés spécialisées dans l’extraction minière qui constitueront les bases de sa fortune. Patrice Motsepe devient le premier Noir milliardaire d’Afrique du Sud. Aujourd’hui, selon le dernier classement Forbes, il est la dixième fortune du continent. Ses 2,6 milliards de dollars font de lui le troisième homme le plus riche du pays (environ 1300 milliards de Fcfa).

Sans faire de politique, Patrice Motsepe n’est pas pour autant éloigné des cercles du pouvoir. Sa sœur aînée, Tshepo Motsepe, est l’épouse du chef de l’État, Cyril Ramaphosa. Une autre de ses sœurs, Bridgette Motsepe, est la seule femme à la tête d’une industrie minière en Afrique du Sud, et est mariée à Jeff Radebe, un des cadres du Congrès national africain (ANC, le parti au pouvoir), plusieurs fois ministre. L’homme est aussi philanthrope. Il est le premier Africain à promettre, en 2013, de faire don de la moitié de sa fortune à des œuvres de charité dans le sillage de la campagne The Giving Pledge (promesse de don), initiée par Warren Buffett et Bill Gates. Récemment, sa fondation a promis de verser un milliard de rands (environ 32,7 milliards Fcfa) pour lutter contre la pandémie de la Covid-19 en Afrique du Sud.

En 2004, sa fortune lui ouvre aussi les portes du monde du football. Il devient le président du FC Mamelodi Sundowns, le club le plus titré d’Afrique du Sud (13 titres de champion) qui, sous sa tutelle, obtient sept titres de champion. La club de Pretoria, fondé en 1970, remporte également la Ligue des champions africaine en 2016 face au Zamalek (victoire 3-0 à l’aller et défaite 0-1 au retour) puis la Supercoupe d’Afrique contre le TP Mazembe (1-0).

Malgré ces succès, la candidature de Patrice Motsepe à la présidence de la Confédération africaine de football (CAF) en novembre dernier crée la surprise. Car il reste peu connu dans le monde du football par rapport à ses concurrents pour le poste. Le Sénégalais Augustin Senghor, l’Ivoirien Jacques Anouma et le Mauritanien Ahmed Yahya sont tous d’anciens ou actuels présidents des fédérations de leurs pays, une quasi-obligation en temps normal pour briguer le poste de président de la CAF. Ce manque de notoriété ne l’empêche pas de rester discret. Patrice Motsepe ne se charge même pas de l’annonce de sa candidature : souffrant de la Covid-19, il laisse ce soin au président de la Fédération sud-africaine de football (Safa), Alexander Danny Jordaan. Puis il n’accorde aucune interview pour préciser ses ambitions pour le football africain et attend le 25 février pour dévoiler son programme qui vise “l”unité de l’Afrique” et promet que le football africain deviendra “le meilleur du monde”. Le consensus s’est propagé.

Lors d’une rencontre à Rabat le week-end du 27 février, les fédérations marocaine et égyptienne invitent les trois candidats ouest-africains à se ranger derrière le Sud-Africain en échange de postes : Jacques Anouma, Augustin Senghor et Ahmed Yahya deviendront, respectivement conseiller, premier et deuxième vice-présidents de la CAF. Seul candidat en lice, c’est par acclamation et sous les applaudissements des 52 présidents de fédération présents que le milliardaire sud-africain a été officialisé à la tête de l’instance lors de la 43è assemblée générale de l’instance, tenue le 12 mars dernier, à Rabat, au Maroc. Les associations membres de la CAF ont également procédé à l’élection d’une partie des membres de son comité exécutif. Autorisé à se présenter au dernier moment par le Tribunal arbitral du sport (TAS), le Guinéen Mamadou Antonio Souaré a été battu par le Libérien Mustapha Ishola Raji qui représente désormais, avec le Sénégalais Augustin Senghor, la Zone A de l’Union des fédérations ouest-africaines au comité exécutif de la CAF.

Après l’assemblée générale, le comité exécutif a tenu sa première réunion et a décidé de copter Ahmed Yahya et nommé le Suisso-Congolais Veron Mosengo-Omba au poste de secrétaire général, précédemment directeur de la division associations membres de la FIFA. Comme convenu, Augustin Senghor (Sénégal) est premier vice-président, Ahmed Yahya est deuxième vice-président tandis que Suleiman Waberi (Djibouti) et Seidou Mbombo Njoya (Cameroun) occupent respectivement les postes de troisième, quatrième et vice-présidents. La Comorienne Kanizat Ibrahim, cinquième vice-présidente, devient ainsi la première femme vice-présidente de CAF.
Lors de la même assemblée générale, le président de la Fédération malienne de football (Femafoot) Mamoutou Touré «Bavieux» a été élu au conseil de la FIFA. Il devient ainsi, le deuxième Malien à occuper ce poste, après Amadou Diakité. L’autre représentant de l’Afrique francophone au conseil est le Béninois Mathurin De Chacus.

Ladji M. DIABY
Avec AFP

LES HUIT PRÉSIDENTS DE LA CAF
1957-1958 : Abdelaziz Salem (Égypte)
1958-1968 : Mohamed Abdelaziz Moustapha (Égypte)
1968-1972 et 1987-1988 : Mohamed Abdelhalim (Soudan)
1972-1987 : Ydnekatchew Tessema (Éthiopie)
1988-2017 : Issa Hayatou (Cameroun)
2017-2020 : Ahmad Ahmad (Madagascar)
2020-2021 : Constant Omari (RD Congo, intérim)
2021 : Patrice Motsepe (Afrique du Sud)

Source : L’ESSOR

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