Les membres de la formation politique du Cadre de concertation national (CCN) étaient réunis, vendredi dernier au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, sous la présidence du ministre Mohamed Ag Erlaf. Les représentants des partis politiques, de la société civile et des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, en l’occurrence la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) et la Plateforme ont tous répondu présents. L’ordre du jour des travaux de cette rencontre a porté sur le rappel des points saillants de la session précédente et les propositions de modification de la loi électorale.
A la fin de la réunion, qui s’est déroulée à huis clos, le représentant de l’Alliance ‘’Ensemble pour le Mali» (EPM), regroupement de la majorité présidentielle, Ibrahim Bocar Bah a félicité le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation pour « la bonne conduite des débats avec beaucoup de tact, de patience et d’adresse ». Il a ajouté que ce bon climat a permis de débattre d’une façon sereine des questions aussi importantes que celles qu’ils ont abordées.
S’agissant de ces questions, Ibrahim Bocar Bah a révélé que les participants ont tous accepté que le nombre des membres de la formation technique du CCN soit réduit à 50 personnes dont 25 pour les formations politiques.
En outre, le leader politique a indiqué que concernant les modifications de la loi électorale, chacun a pu s’exprimer autour de la table. Il s’est réjoui du fait que de plus en plus les choses vont dans le sens du rapprochement. Toutefois, Ibrahim Bocar Bah a ajouté : « Nous avons estimé qu’il fallait donner un peu de temps pour qu’on puisse réfléchir en raison de la complexité de ces questions ». Le représentant de la majorité présidentielle a estimé qu’à la toute prochaine réunion, des « avancées » pourraient être réalisées.
Quant au représentant de l’Alliance pour la démocratie et la paix (ADP-Maliba), le député Amadou Thiam, il a, lui aussi, apprécié le climat qui a régné lors des débats. Ce climat, selon M. Thiam, est dû aux démarches que le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta est en train d’entreprendre pour décrisper l’atmosphère politique et le climat social. « Je crois que cela va, de façon naturelle, influer même sur le niveau de participation au niveau du Cadre de concertation », a-t-il analysé.
Pour le président du parti ADP-Maliba, ce qui est à noter, c’est le fait qu’il y a une unanimité sur le fait qu’il faille aller vers un scrutin mixte, c’est-à-dire introduire la proportionnelle. « Notre démocratie a besoin, aujourd’hui, que les nouveaux partis puissent pleinement jouer leur partition dans le débat démocratique. Cela sera permis à travers l’introduction de la proportionnelle au niveau des législatives et des autres élections à venir », a expliqué le leader politique.
Aussi, concernant la révision constitutionnelle, Amadou Thiam a estimé qu’il était important de trouver une synergie entre ce cadre de concertation et le Comité d’experts pour la réforme constitutionnelle pour qu’en parfaite harmonie, les différentes questions puissent être traitées. « Je crois qu’il faut maintenir ce Cadre mais en même temps faire en sorte qu’il y ait une parfaite communication qui permettra d’harmoniser les points de vue pour que très rapidement nous puissions aller vers les élections et que nous puissions aller aussi vers le référendum », a-t-il proposé. Enfin, en vue de conforter davantage notre système démocratique, M. Thiam a plaidé pour la création d’un organe indépendant pour l’organisation des élections dans notre pays.
Bembablin DOUMBIA
L’Essor