Le président du Burundi Pierre Nkurunziza ne reculera pas devant ceux qui tentent de le faire renoncer à briguer un troisième mandat, a affirmé mardi à l’AFP son conseiller en communication, en reprochant aux manifestants de refuser le processus démocratique.
On ne recule pas, ça c’est hors de question, a déclaré à l’AFP Willy Nyamitwe.
Les manifestants sont des gens qui ne voulaient tout simplement pas aller aux élections parce qu’ils ont peur des élections, a-t-il poursuivi. Le parti au pouvoir, dans un processus démocratique, avait le droit de présenter son candidat à la présidentielle 2015 comme tous les autres partis.
Nous devons aller aux élections. C’est le peuple qui doit trancher, a-t-il ajouté, accusant certains manifestants d’emprunter une voie de la violence qui rappelle les années sombres de notre histoire, en référence aux premières années de la longue guerre civile (1993-2006) dont le pays se remet encore à peine.
Au début de la guerre civile, partie de l’assassinat du premier président hutu, Melchior Ndadaye, lors d’une tentative de coup d’Etat fomentée par des militaires tutsi, des barricades étaient dressées par chacune des deux communautés à l’entrée de leurs quartiers respectifs alors que des massacres commençaient entre Hutu et Tutsi.
La désignation samedi par le parti présidentiel Cndd-FDD de Pierre Nkurunziza comme le candidat à la présidentielle du 26 juin a déclenché des manifestations dans la capitale Bujumbura émaillées, en périphérie, d’affrontements sporadiques avec les forces de l’ordre.
La police a cependant jusqu’ici empêché les manifestants de quitter ces quartiers périphériques et de rejoindre le centre-ville, resté calme depuis dimanche.
Mardi, le conseiller du président a par ailleurs justifié l’interdiction de manifester décrétée à travers tout le pays par le gouvernement.
Si les gens veulent se rassembler pour aller piller des maisons, pour aller violer, pour saccager des boutiques, la police est là pour protéger les citoyens sans exception, alors on doit les empêcher d’accomplir leurs desseins, a-t-il dit, accusant plus spécifiquement les jeunes du parti Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD) de l’opposant en exil Alexis Sinduhije, bête noire du chef de l’Etat, d’être derrière les débordements.
Source: afriqueinside.com