Deux camps militaires du nord et du sud de Bujumbura ont été attaqués simultanément vendredi 11 décembre à l’aube. Les assaillants ont été repoussés après plusieurs heures d’intenses affrontements qui ont fait des dizaines de mort.
« Vers 4 heures, des hommes lourdement armés ont attaqué le camp Ngagara et l’ISCAM [Institut supérieur des cadres militaires] », a indiqué un haut gradé de l’armée ayant requis l’anonymat, assurant que les assaillants avaient été tués ou repoussés. « Il y a des dizaines de morts chez les assaillants et nous comptons aussi des pertes », a-t-il poursuivi, assurant que la situation était en passe d’être« totalement » maîtrisée. Selon un diplomate occidental et plusieurs témoins, des combats sporadiques se poursuivaient dans certains quartiers de Bujumbura.
Un conseil des ministres extraordinaire a été convoqué dans la matinée. Il sera consacré aux mesures à prendre pour faire face à la situation en cours, a confié une source à la présidence.
Ces combats sont les plus intenses depuis la tentative déjouée de coup d’Etat militaire les 13 et 14 mai.
Willy Niyamitwe, conseiller chargé de la communication du président Pierre Nkurunziza, a affirmé sur son compte Twitter que les attaques des camps visaient à créer une diversion pour permettre l’évasion de prisonniers. Il a ajouté que la manœuvre avait échoué et assuré qu’il n’y avait pas eu de tentative de coup d’Etat.
Le Burundi est en proie à des violences qui ont déjà fait des centaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés depuis que Pierre Nkurunziza a décidé en avril de briguer un troisième mandat, qu’il a remporté cet été, ignorant les protestations de l’opposition qui jugeait cette initiative contraire à la Constitution.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a jugé il y a dix jours que le Burundi était au bord d’une guerre aux « effets potentiellement désastreux sur une région déjà fragile ».
Source: lemonde.fr